Les collèges et les lycées : les enjeux de l'enseignement secondaire
L'éducation permanente
L'éducation permanente constitue une obligation nationale et a pour objet d'assurer à tous les moments de la vie la formation et le développement des individus, de leur permettre d'acquérir les connaissances qui concourent à leur épanouissement
(1). La mission première des établissements d'enseignement du second degré est d'offrir à chacun la possibilité d'élever son niveau de formation et de s'adapter à un monde en profonde mutation.
Cette mission est réalisée dans le cadre de l'instruction obligatoire et l'État doit prévoir les moyens nécessaires dans l'exercice de ses compétences, à la prolongation de la scolarité autant que cela est possible. Il doit assurer et encourager les actions d'adaptations professionnelles au profit des élèves qui cessent leurs études sans qualification
(2). Enfin c'est l'État qui sanctionne les formations secondaires par des diplômes nationaux
(3).
Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture (applicable à la rentrée 2016)
Initialement instauré par la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école du 23 avril 2005, dite « loi Fillon », le socle commun de connaissances et de compétences a été mis en cohérence avec la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école, dite « loi Peillon », du 8 juillet 2013.
Par le décret du 31 mars 2014, il devient donc « le socle commun de connaissances, de compétences et de culture ». Il doit permettre l'épanouissement personnel de tous les élèves, le développement de leur sociabilité, la réussite de leur parcours de formation et leur insertion dans la société où ils vivront en tenant pleinement leur rôle de citoyen.
Ce socle constitue la référence centrale pour tous les acteurs du système éducatif
« en ce qu'il définit les finalités de la scolarité obligatoire et qu'il a pour exigence que l'école tienne sa promesse pour tous les élèves(4) ».
Les objectifs visés concernent plus spécialement :
- l'acquisition d'une connaissance ordonnée et rationnelle du monde afin de construire progressivement sa capacité de jugement critique ;
- la reconnaissance et le partage de valeurs communes qui permettent de vivre dans une société de liberté et de tolérance ;
- le développement des capacités créatrices et de la compréhension, des capacités physiques, cognitives et de la sensibilité, de la capacité à communiquer et de l'autonomie afin de pouvoir exercer pleinement sa liberté de jugement de manière réfléchie.
© PHOVOIR
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La lutte contre les inégalités scolaires et contre l'échec scolaire
Avec la massification de l'enseignement devant conduire à une élévation du niveau d'instruction de tous, débouchant sur la prolongation de la scolarité jusqu'à 16 ans en 1959, puis la création du collège unique en 1975, la volonté politique d'égalité des chances données aux élèves a été complétée en 1982 par la mise en place de zones d'éducation prioritaire (ZEP).
La philosophie portée par cette démarche était de pouvoir offrir, à tous, les conditions de réussite scolaire en donnant davantage de moyens aux secteurs marqués par la difficulté sociale.
Dès lors, différents aménagements eurent successivement lieu au fil du temps pour rechercher la meilleure adaptation possible. Après une première relance opérée en 1990, puis une seconde en 1997 à la suite du rapport Moisan et la fondation des réseaux d'éducation prioritaire (REP), on opta en 2006 pour les réseaux « ambition réussite » (RAR) et ceux de réussite scolaire (RSS), avant d'aboutir en 2011 au programme Éclair (Écoles, collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite).
Différentes voies ont été explorées au cours de ces trois décennies :
- abaisser le nombre d'élèves par classe ;
- améliorer le statut des enseignants pour encourager leur maintien sur les postes ;
- rapprocher l'éducation prioritaire de la politique de la ville pour traiter la difficulté sur un versant plus sociologique ;
- recentrer l'action sur les apprentissages de base ;
- favoriser l'innovation, etc.
En dépit des différents courants qui ont traversé l'éducation prioritaire, les résultats des dernières enquêtes, révélées par le ministère de l'Éducation nationale début 2014, semblent démontrer que les écarts de réussite entre les élèves issus de l'éducation prioritaire et les autres continuent de se creuser, malgré toutes les démarches explorées. Ainsi, le taux des élèves en retard à l'entrée en 6
e est de 20,4 % dans les actuels collèges Éclair, et de 17,2 % dans les collèges RRS, alors qu'il n'est que de 11,2 % hors éducation prioritaire. Au sein des pays de l'OCDE, la France est devenue le pays dans lequel l'influence de l'origine sociale sur la réussite scolaire est la plus marquée.
Ce constat appelle évidemment une réaction et une modification des stratégies mises en place. C'est l'objectif que se fixe la refondation de l'éducation prioritaire (circulaire n° 2014-077 du 4 juin 2014), en se proposant ambitieusement de ramener l'écart de retard évoqué précédemment en dessous de 10 %. Outre la volonté renouvelée de concentrer les aides dans les REP+, zones qui rassemblent les plus grandes difficultés sociales, la politique choisie s'engage dans trois directions :
- faire de l'école un lieu d'accueil bienveillant et exigeant centré sur les apprentissages de base, c'est-à-dire lire-écrire-parler ;
- engager autour des personnels intervenant dans ces secteurs un accompagnement, un soutien, une reconnaissance et une formation de qualité, afin de rendre leur action en équipe plus efficace ;
- renforcer et améliorer le pilotage par un suivi plus soutenu.
Quatorze mesures sont ainsi déclinées dans un référentiel pour la refondation de l'éducation prioritaire. Parmi elles, certaines sont dans un premier temps plus spécifiques aux REP+ : le dispositif « Plus de maîtres que de classes », l'accueil des moins de 3 ans et l'accompagnement en classe de 6
e. Elles ont pour but de renforcer l'accompagnement des élèves afin de mieux anticiper et combattre les difficultés.
La lutte contre les violences scolaires
Le phénomène de violence, qui consiste en des actes violents perpétrés dans ou aux abords des établissements scolaires, est mieux connu aujourd'hui, semble-t-il, grâce à un outil informatique
(5) qui permet d'analyser de manière plus fine les incidents et actes violents déclarés par les collèges et les lycées. Les violences physiques sans armes sont perpétrées essentiellement entre élèves et les insultes ou menaces graves visent surtout les personnels.
De nombreux plans contre la violence ont été mis en place par les différents ministres, mais les chiffres n'ont pas tendance à baisser. Les enseignants, face aux violences qu'ils subissent, invoquent de plus en plus souvent leur « droit de retrait » pour alerter la hiérarchie.
La lutte contre l'absentéisme
Le contrôle de l'assiduité scolaire est assuré par différentes autorités, le maire, le chef d'établissement et l'inspecteur d'académie.
En effet le maire intervient en tant que principal responsable de l'inscription scolaire dans la mesure où, tous les ans, il dresse la liste de tous les enfants résidant dans la commune et qui sont soumis à l'obligation scolaire. Le maire fait connaître à l'inspecteur d'académie les manquements à l'obligation d'inscription dans une école ou un établissement d'enseignement.
C'est ensuite le directeur de l'établissement scolaire qui assure au quotidien la vérification de l'assiduité des élèves. Il est tenu, dans chaque établissement, un registre d'appel, sur lequel sont inscrites pour chaque classe les absences des élèves. En cas d'absences répétées, justifiées ou non, le chef d'établissement engage avec les personnes responsables de l'enfant un dialogue sur la situation.
En outre, à la fin de chaque mois, les chefs d'établissements envoient à l'inspecteur d'académie la liste des élèves qui ne respectent pas les conditions de l'assiduité scolaire. C'est à partir de ces signalements que les services académiques réexaminent les dossier et peuvent faire effectuer des enquêtes sociales. Lorsque la situation le justifie, ils adressent des avertissements aux familles et leur rappellent les obligations légales aisi que les sanctions pénales auxquelles elles s'exposent. Ils informent également les familles des dispositifs d'accompagnement existants auxquels elles peuvent avoir recours. En cas de persistance du défaut d'assiduité (10 demi-journées d'absence complètes dans le mois), de nouvelles mesures sont prises au niveau des établissements, mais toujours dans la volonté d'assurer une médiation avec la famille. En cas de poursuite de l'absentéisme, l'inspecteur d'académie peut convoquer les familles en présence du président du conseil départemental ou de son représentant, voire saisir le procureur de la République, ce qui constitue l'ultime recours en cas d'insuccès des démarches tentées.