La mémoire est la capacité de notre cerveau à stocker ou restituer des informations. On distingue généralement trois catégories.
- La mémoire sensorielle est la mémoire immédiate de ce que nous disent nos sens. Elle conserve les informations quelques secondes à peine. Il peut s'agir d'une mémoire visuelle ou auditive, mais aussi d'une mémoire liée à l'odorat (on parle alors de mémoire olfactive), voire au toucher (il s'agit d'une mémoire tactile ou haptique).
- La mémoire à court terme ou « mémoire de travail » est sollicitée durant quelques dizaines de secondes pour retenir des informations du type nouveau visage ou numéro de téléphone – informations qu'elle efface ensuite pour pouvoir en stocker de nouvelles : comme le disait l'écrivain Alfred Jarry, « l'oubli est la condition indispensable de la mémoire ».
- Contrairement aux deux précédentes, la mémoire à long terme peut conserver des informations durant des mois, voire des années, mais cette capacité diminue parfois avec l'âge. C'est grâce à elle que l'on se rappelle des souvenirs anciens et que l'on se construit son identité. Cette mémoire est aussi celle qui permet des apprentissages durables.
La façon d'enregistrer les informations, notamment lorsque l'on étudie, peut varier d'un individu à l'autre. Ainsi, certains ont une mémoire visuelle, qui « photographie » l'écrit : ils se rappelleront facilement à quel endroit de la page ils avaient écrit la définition de tel théorème ou visualiseront le plan d'un chapitre. D'autres ont plutôt une mémoire auditive et retiennent mieux quand ils entendent : ils se souviendront par exemple d'une expression prononcée par un professeur ou de la réflexion faite par un élève à propos de tel événement historique.
Pour les premiers, mieux vaut donc privilégier la lecture attentive, la prise de notes (qui aide souvent à la fixation des connaissances), le surlignage. Les seconds, quant à eux, peuvent privilégier l'oral, se « réciter » ou se faire lire leurs cours.
Quel que soit votre profil, mémoire et compréhension ne vont pas l'une sans l'autre : pour bien retenir et pouvoir puiser sans peine dans votre mémoire les informations, il est essentiel d'avoir bien compris. Plus le message est clair, plus la mémoire l'enregistre facilement. C'est pourquoi les fiches réalisées à partir de vos cours peuvent vous être particulièrement utiles si elles sont bien faites : synthétiques, elles doivent être le résultat d'un travail d'assimilation et de restitution des connaissances vous permettant de mieux retenir.
Quand les neurones fabriquent des souvenirs…
Les milliards de neurones présents dans notre cerveau établissent continuellement des connexions entre eux, par l'intermédiaire des synapses. Celles-ci permettent de faire circuler les informations et sont également à l'origine de la construction de notre mémoire. Les souvenirs sont en effet liés à l'activation d'un certain nombre de neurones à un moment donné.
Plus l'impression ressentie est forte, plus il y a de neurones stimulés et de connexions établies : c'est ce réseau de plusieurs millions de neurones qui permet de stocker l'information dans une zone spécifique du cerveau, le télencéphale, et de former le souvenir.
Les vitamines sont vos alliées !
Si les vitamines sont globalement nécessaires à l'organisme, elles n'agissent pas toutes de la même façon sur nos différentes facultés. Si les recherches sont encore en cours aujourd'hui, il semblerait que la vitamine B9 joue un rôle important dans le bon fonctionnement de la mémoire. Également appelée acide folique, elle est présente dans divers aliments comme les noix, les haricots blancs, les lentilles, les épinards, la mâche, mais aussi le jaune d'œuf ou le foie.
Des chercheurs de l'université d'Oxford ont publié une étude selon laquelle prendre de la vitamine B12 retarderait l'apparition de pertes de mémoire chez les personnes âgées. On la trouve dans la viande, les produits laitiers et les œufs. Certains aliments peuvent être enrichis en vitamine B12 comme des boissons ou laits végétaux, des compléments alimentaires, ou divers types de céréales de petit déjeuner, etc.
5 conseils pour prendre soin de sa mémoire
1. Prenez soin de votre sommeil : la fatigue est l'un des pires ennemis de la mémoire.
2. Mangez équilibré : le cerveau, siège de la mémoire, consomme beaucoup d'énergie : une alimentation saine lui permet de bien fonctionner.
3. Lorsque vous sollicitez beaucoup votre mémoire (une journée passée à réviser, par exemple), n'oubliez pas de faire des pauses.
4. Entraînez votre mémoire et stimulez votre cerveau au quotidien : et si vous reteniez ce numéro de téléphone par cœur au lieu de le noter ?
5. Évitez tout ce qui peut nuire à votre cerveau et perturber son fonctionnement : outre la fatigue, le café et le thé nuisent à la mémorisation. Alors, attention à ne pas en avoir une consommation abusive ! Plus dangereux encore, l'alcool est bien sûr à éviter et les drogues à proscrire.
Le saviez-vous ?
Il existe des troubles de la mémoire, notamment l'amnésie que l'on peut définir comme une perte partielle ou totale de la mémoire. Elle peut être causée par une lésion cérébrale, un choc émotionnel, un trouble psychiatrique ou être un effet secondaire de certains médicaments.
Une histoire de madeleine…
Au début du xxe siècle, Marcel Proust écrit une série de romans intitulée À la recherche du temps perdu. Le narrateur se remémore son passé et raconte notamment certaines scènes de son enfance. Mais ce sont aussi parfois des souvenirs involontaires qui remontent brutalement à la surface : c'est ainsi que le simple fait de tremper une madeleine dans sa tasse de thé rappelle au narrateur les dimanche matin qu'il passait, enfant, auprès de sa tante.
« […] machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi […] J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? […] Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût, c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. »
Et vous, n'est-il jamais arrivé qu'une odeur, une saveur ou une sensation fasse rejaillir un souvenir que vous croyiez avoir oublié ?