La discipline dans l'enseignement maternel et élémentaire
Le régime coercitif à l'école se traduit à la fois par une souplesse certaine et par la précision des recommandations au niveau national
(2). C'est la circulaire n° 2014-088 du 9 juillet 2014 qui rappelle à l'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux de l'Éducation nationale, le cadre de référence pour arrêter le "règlement type" départemental des écoles maternelles et élémentaires.
Ce « règlement type » laisse la possibilité aux inspecteurs d'académie, puis à chaque établissement scolaire, d'adapter aux nécessités locales la réglementation applicable en matière disciplinaire.
Il est incontestable que ce qui anime les professeurs des écoles, autant en maternelle qu'en primaire, se caractérise par des mesures destinées à assurer l'ordre et la sécurité, mais surtout par le respect de l'épanouissement individuel de l'enfant et de sa réussite.
Conformément à l'article 28 de la Convention relative aux droits de l'enfant du 20 novembre 1989, « les États parties prennent toutes les mesures appropriées pour veiller à ce que la discipline scolaire soit appliquée d'une manière compatible avec la dignité de l'enfant en tant qu'être humain […] ».
Certaines « sanctions » sont expressément exclues à l'école : ainsi, tout châtiment corporel ou traitement humiliant est strictement interdit, et, par ailleurs, un élève ne peut être privé de la totalité de la récréation à titre de punition.
Mais si le règlement établit clairement les droits des élèves, il n'en énonce pas moins leurs devoirs : « Chaque élève a l'obligation de n'user d'aucune violence et de respecter les règles de comportement et de civilité édictées par le règlement intérieur. Les élèves doivent, notamment, utiliser un langage approprié aux relations au sein d'une communauté éducative, respecter les locaux et le matériel mis à leur disposition, appliquer les règles d'hygiène et de sécurité qui leur ont été apprises. »
« Dès l'école maternelle, l'enfant s'approprie les règles du "vivre ensemble" […]. [Il] apprend progressivement le sens et les conséquences de ses comportements, ses droits et obligations […]. » Au même titre qu'il convient d'encourager et de valoriser les comportements adaptés, il est indispensable, à l'inverse, que les comportements qui troublent l'activité scolaire tout comme les manquements au règlement intérieur de l'école fassent l'objet de réprimandes qui sont portées à la connaissance des représentants légaux de l'enfant. Les mesures d'encouragement comme les réprimandes, de natures différentes mais adaptées à l'âge des enfants, sont prévues dans le règlement intérieur et connues des élèves.
On distingue deux types de situations :
- celles concernant des troubles graves et durables atteignant le fonctionnement de la classe, en dépit de la concertation engagée avec les responsables légaux de l'élève : dans ce cas, la situation sera portée à la connaissance de l'équipe éducative comprenant le psychologue et le médecin scolaires afin, après analyse, d'envisager des aides spécifiques, voire une orientation dans une structure spécialisée ;
- celles concernant des comportements momentanément difficiles qui nécessiteront de rechercher en priorité des solutions dans la classe ou, exceptionnellement et temporairement, dans une ou plusieurs autres classes de l'école.
En aucun cas l'élève ne pourra être laissé sans surveillance.
À l'école élémentaire, s'il apparaît que le comportement d'un élève ne s'améliore pas malgré les mesures prises en équipe éducative, il peut être envisagé à titre exceptionnel que le DASEN demande au maire de procéder à la radiation de l'élève de l'école et à sa réinscription dans une autre école de la commune, en ayant pris soin au préalable de porter cette décision à la connaissance des représentants légaux de l'élève.
La réinscription d'un élève dans une école dépendant d'une autre commune nécessite dans ce cas l'accord des deux maires concernés et celui des représentants légaux de l'élève.