Les établissements médico-sociaux et les établissements adaptés
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Introduction

Introduction

Les établissements médico-sociaux dispensent des soins et une éducation adaptée à des enfants et adolescents qui ne peuvent pas, momentanément ou durablement, être intégrés en milieu ordinaire. Des établissements d'enseignement dits « adaptés » accueillent des élèves en grande difficulté scolaire. En fonction du degré du handicap, il existe différents types d'établissements médico-sociaux.
Certains accueillent des enfants atteints de déficiences intellectuelles, d'autres s'occupent des enfants ou adolescents touchés par un polyhandicap(1), enfin les enfants souffrant de déficiences auditives et visuelles graves sont accueillis dans des établissements spécialisés.
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(1)Association d'une déficience motrice et déficience mentale sévère ou profonde.
Les instituts médico-éducatifs (IME)

Les instituts médico-éducatifs (IME)

Les IME regroupent généralement les instituts médico pédagogiques (IMP) et des instituts médico professionnels (IMPRO).
Ce sont des établissements d'accueil assurant une éducation adaptée et un accompagnement médico-social aux enfants et adolescents atteints de déficience à prédominance intellectuelle liée à des troubles neuro psychiques (déficiences intellectuelles profondes, moyennes légères avec ou sans troubles associés).
L'établissement assure un accompagnement global tendant à favoriser l'intégration dans les différents domaines de la vie, de la formation générale et professionnelle. Certains IME sont spécialisés dans l'accueil d'enfants et d'adolescents présentant des déficiences particulières : c'est le cas d'IME(2) pour enfants autistes ou polyhandicapés.
Ces établissements ont pour objectif d'apporter une réponse individualisée pour :
  • favoriser en lien avec la famille l'épanouissement des enfants et adolescents accueillis ;
  • promouvoir les compétences et améliorer la réalisation des potentialités intellectuelles affectives et corporelles des enfants et des adolescents ;
  • développer l'autonomie quotidienne pour une plus grande intégration sociale et professionnelle.
Les IME accueillent des enfants et adolescents de 3 à 20 ans présentant un déficit intellectuel et regroupent :
  • les IMP qui accueillent les enfants de 3 à 16 ans présentant des déficiences légères moyennes ou profondes. Un enseignement général y est pratiqué ainsi qu'une formation gestuelle développant l'habilité manuelle dans le cadre d'une unité d'enseignement ;
  • les IMPRO accueillent des adolescents de 16 à 20 ans et apportent un complément de connaissances générales et une formation professionnelle adaptée.
L'entrée en IME est soumise à une orientation relevant de la Commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) du département. Chaque enfant admis en IME dispose d'un emploi du temps personnalisé : les activités sont mises en place suivant les besoins évalués au cours de l'élaboration de son projet d'accompagnement personnalisé (PAI) réalisé en collaboration avec la famille. C'est un espace protégé et socialisé ouvert sur l'extérieur apportant diverses prestations et un large éventail d'activités. Il constitue :
  • un lieu de vie et d'éducation,
  • un lieu d'enseignement scolaire et professionnel,
  • un lieu de soins,
  • un lieu de conseil et d'accompagnement pour les familles.
Quelques exemples d'activités :
  • activités éducatives et pédagogiques à caractère ludiques : ateliers informatiques, culinaires, modelage, peinture mais aussi ateliers d'expression et de langage, théâtre, éducation physiques ;
  • activités thérapeutiques : psychomotricité, orthophonie, soutien psychologique ;
  • activités techniques à caractère professionnel : horticulture, cuisine, espaces verts, bois, mécanique ;
  • temps de vie sociale : apprentissage des conduites sociales.
Le projet du jeune est réactualisé régulièrement afin de le réadapter si nécessaire et d'envisager une réorientation éventuelle ou une sortie de l'IME.
La déficience intellectuelle se définit par un Quotient intellectuel (QI) inférieur à 69. La déficience mentale peut s'installer soit d'emblée dans le développement psychique de l'enfant, soit apparaître comme une détérioration secondaire, à la suite d'une maladie comme l'épilepsie sévère. La déficience peut aussi s'installer, chez l'enfant ou le jeune adulte dans le cadre d'une maladie mentale, une psychose, que l'on qualifie alors de déficitaire. Les causes les plus fréquentes de déficience intellectuelle sont la trisomie 21 et le syndrome de l'X fragile.
Le retard mental léger (QI entre 50 et 70) est généralement repéré à l'occasion des premières difficultés scolaires. Une intégration scolaire individuelle ou collective peut avoir lieu en milieu ordinaire. Le milieu spécialisé peut permettre une bonne intégration sociale.
En savoir plus : www.ilvm.fr
(2)ou des sections spécifiques au sein d'une IME.
Les instituts d'éducation motrice (IEM)

Les instituts d'éducation motrice (IEM)

Les IEM accueillent des enfants présentant une déficience motrice importante entraînant une restriction extrême de leur autonomie. L'accueil en IEM peut se faire suite à un séjour dans un centre de traumatologie ou de réadaptation fonctionnelle.
Certains établissement sont spécialisés dans l'accueil des enfants polyhandicapés et ils leurs assurent des soins et un suivi médical, une éducation spécialisée, une formation générale et professionnelle afin de réaliser leur intégration familiale, sociale, et professionnelle.
Dès son arrivée est mis en place avec l'enfant un contrat de séjour personnalisé suivant l'élaboration du projet individualisé. Ce projet est structuré avec des professionnels et est suivi par l'équipe éducative.
L'IEM assure ainsi aux enfants accueillis :
  • un soutien à la scolarité : il peut être effectué dans des sections spécialisées de l'IEM ou en milieu ordinaire dans des établissements scolaires. Dans ces cas les professionnels éducatifs de l'établissement accompagnent l'enfant au sein de l'établissement ; les IEM dispensent également des cours de compensation : cous de soutien individuels, aide à l'organisation ;
  • des prestations médicales et paramédicales adaptées : l'équipe assure les soins en ergothérapie, en orthophonie, en kinésithérapie ;
  • un accompagnement à la vie scolaire.
Déficience motrice
Les déficiences motrices sont des handicaps en général visibles, mais leur expression et leurs conséquences sont très variables. Près d'un tiers d'entre eux sont infirmes moteurs cérébraux (IMC). À la différence du handicap mental, le handicap moteur isolé croît fortement avec l'âge. Ce dernier peut être dû à une malformation ou une maladie acquise in utero ou dans les premières années de la vie. Il peut survenir à la suite d'une maladie acquise plus tard ou de différentes formes de traumatismes.
L'entrée en IEM est soumise à une orientation relevant de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées.
Pour un certain nombre de jeunes handicapés moteurs, très dépendants dans les gestes quotidiens, suivre une scolarité dans un établissement adapté est parfois préférable à l'intégration collective ou individuelle dans des établissements scolaires classiques.
En savoir plus : www.apf-iem33.asso.fr
Les instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (ITEP)

Les instituts thérapeutiques éducatifs et pédagogiques (ITEP)

Les ITEP sont des établissements médico-éducatifs qui ont pour vocation d'accueillir des enfants ou des adolescents présentant des troubles du comportement importants, sans pathologie psychotique ni déficience intellectuelle. L'accueil se fait en internat ou demi-pension. L'enseignement est dispensé soit dans l'établissement par des enseignants spécialisés, soit en intégration dans des classes, ordinaires ou spécialisées, d'établissements scolaires proches.
Ces établissements ont pour missions principales :
  • d'accompagner du développement des personnes au moyen d'une intervention interdisciplinaire pour que ces adolescents prennent conscience de leurs ressources, de leurs difficultés et à se mobiliser pour aller vers l'autonomie ;
  • de dispenser des soins et des rééducations ;
  • de favoriser le maintien du lien avec le milieu social et familial ;
  • de promouvoir leur intégration dans les différents domaines de la vie, notamment en matière de formation générale et professionnelle. C'est la raison pour laquelle des ITEP favorisent le maintien ou préparent l'accueil des intéressés en école ou en établissement scolaire dans des dispositifs ordinaires ou adaptés ;
  • d'assurer à l'issue de l'accompagnement un suivi de ces personnes pendant une période définie (de un à trois ans) ;
  • de participer avec d'autres intervenants à des actions de prévention de repérage des troubles du comportement et de recherches de solutions adaptées.
Ils accueillent enfants et adolescents présentant des troubles du caractère et du comportement et ayant des capacités intellectuelles normales voire quasi normales. L'entrée en ITEP est soumise à une orientation relevant de la commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées.
L'ITEP conjugue des actions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques sous la forme d'une intervention interdisciplinaire. Ces trois dimensions doivent se conjuguer pour permettre la réalisation du projet personnalisé d'accompagnement élaboré pour chaque enfant par l'équipe.
Ces établissements mettent en place un accompagnement basé sur plusieurs dimensions :
  • la dimension thérapeutique,
  • la dimension institutionnelle,
  • les soins spécifiques,
  • les soins somatiques,
  • la dimension éducative de l'intervention.
Dans tous les cas les modalités d'accueil se déterminent au cas par cas en fonction de la dynamique évolutive du jeune selon le projet de vie et le projet de scolarisation.
Les établissements d'éducation sensorielle pour déficients visuels et auditifs

Les établissements d'éducation sensorielle pour déficients visuels et auditifs

Ces établissements peuvent avoir un statut public ou privé. Il s'agit des Instituts nationaux de jeunes sourds (INJS) situés à Paris, Cognin, Bordeaux et Metz et l'Institut national des jeunes aveugles (INJA) situé à Paris. Un enseignement secondaire et professionnel y est dispensé par des professeurs titulaires d'un diplôme spécialisé. D'autres établissements publics sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale accueillent dans des classes spécialisées qui sont implantées dans des écoles ordinaires : les Classes d'intégration scolaire (CLIS)
Les Instituts nationaux de jeunes sourds : un exemple, celui de Paris
L'INJS de Paris est un établissement public d'enseignement spécialisé où tous les élèves font preuve de neutralité politique, idéologique et religieuse. C'est un lieu d'enseignement, d'éducation et de vie collective, qui doit permettre la réussite scolaire et l'épanouissement des jeunes sourds, l'apprentissage de la responsabilité individuelle et collective, en vue de leur insertion sociale et professionnelle dans la société.
En savoir plus : www.injs-paris.fr
L'Institut national des jeunes aveugles (INJA)
L'INJA est un établissement public national d'enseignement et d'éducation spécialisés pour aveugles et amblyopes. Cet institut accueille des élèves aveugles et amblyopes, du cours préparatoire (CP) à la terminale, dans l'établissement ou en intégration en milieu scolaire ordinaire. Ce sont les programmes de l'Éducation nationale qui sont enseignés des diplômes nationaux sont délivrés après l'obtention des examens du baccalauréat et du brevet des collèges. Les élèves passent les examens dans des conditions réglementaires qui prévoient un tiers-temps supplémentaire, la possibilité d'avoir recours aux aides techniques informatiques, un ou une secrétaire qui recopie les devoirs afin de préserver l'anonymat de la copie. Un projet individuel dont la finalité se traduit par « l'élève à instruire et la personne à construire », accompagne l'élève durant sa scolarité à l'INJA.
En savoir plus : www.inja.fr
Les établissements d'enseignement adapté : les EREA et les SEGPA

Les établissements d'enseignement adapté : les EREA et les SEGPA

Les Sections d'enseignement général et professionnel adapté (SEGPA)
Les SEGPA font partie intégrante des collèges et s'adressent aux élèves relevant d'Enseignement général et professionnel adapté (EGPA) c'est-à-dire comme « présentant des difficultés scolaires graves et durables auxquelles n'ont pu remédier les actions de préventions, d'aide et de soutien et l'allongement des cycles ».
La présence fréquente d'un directeur et de professeurs des écoles spécialisés les caractérisent. En principe le nombre d'élève par classe ne doit pas dépasser les 16 élèves. Les objectifs se traduisent par :
  • l'acquisition du socle commun de connaissance et de compétence,
  • l'acquisition du certificat de formation générale,
  • l'accession à une qualification de niveau 5.
C'est la commission départementale d'orientation de l'enseignement adapté qui oriente et affecte en EGPA après étude du dossier et consultation des parents.
Concrètement c'est une structure au sein du collège, sous la responsabilité du principal, alors que le directeur adjoint titulaire du diplôme de directeur d'établissement d'éducation adaptée et spécialisée est chargé de l'organisation pédagogique et de l'animation de l'équipe enseignante. De plus les enseignants des disciplines générales sont majoritairement issus du premier degré et possèdent la plupart du temps le CAPSAIS(3) ou le CAPA-SH(4). La préparation à l'entrée dans la vie professionnelle est, elle, assurée par les professeurs de lycées professionnels et des professeurs enseignant en lycées et collèges qui peuvent acquérir une formation spécifique, le 2CA-SH(5) (celui-ci comprend 6 options de A à F(6)).
Des réunions de synthèse et coordination existent pour la construction et la mise en place du projet de l'équipe pédagogique et le suivi individuel des élèves. Les élèves bénéficient d'un suivi individualisé dans le cadre du projet individualisé de formation (PIF). En outre, les plateaux techniques qui concourent à la découverte des milieux professionnels proposés vont de l'habitat, à l'hygiène-alimentation, ou encore à l'espace rural, la vente, la distribution, la production industrielle.
En fin de scolarité en EGPA les élèves sont orientés majoritairement vers des CAP en EREA en lycée professionnel ou vers l'apprentissage(7).
En savoir plus : dcalin.fr/segpa.html
Les Établissements régionaux d'enseignement adaptés (EREA)
Les EREA sont des établissements publics locaux d'enseignement (EPLE) dont la mission est de prendre en charge des adolescents en grande difficulté scolaire et sociale, ou présentant un handicap Ils permettent de poursuivre après la troisième vers une formation professionnelle les élèves sortant de SEGPA.
80 EREA sont installés en France métropolitaine. Parmi eux, cinq accueillent des élèves présentant un handicap moteur et trois des élèves présentant un handicap visuel. Leur spécificité réside dans la prise en charge éducative proposée par l'internat, l'offre de formation professionnelle qualifiante et diplômante dans le cadre des mises en réseau (SEGPA, EREA, LP) et des schémas régionaux.
(3)Certificat d'aptitude aux pratiques d'adaptation et d'intégration scolaire
(4)Certificat d'aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap
(5)Certificat complémentaire pour les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap
(6)Option A : élèves sourds et malentendants ; option B : élèves aveugles et malvoyants ; option C : élèves présentant une déficience motrice grave ; option D : élèves présentant des troubles importants des fonctions cognitives ; option F : élèves des SEGPA
(7)Circulaire n° 2009-060 du 24 avril 2009.
Conclusion

Conclusion

Ce n'est qu'au prix d'un élargissement de la gamme des interventions possibles aux côtés des enfants en grandes difficultés et des enfants handicapés, qu'il sera possible d'installer une réalité éducative qui doit permettre, en liaison avec le secteur médico-social, d'assumer l'élargissement de cette mission que constitue l'intégration des enfants porteurs de différence.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour 2014.