Zoom sur l'obésité (Mise à jour)
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Introduction

Introduction

L'école a la responsabilité particulière, en liaison étroite avec la famille, de veiller à la santé des jeunes qui lui sont confiés et de favoriser le développement harmonieux de leur personnalité. Elle participe également à la prévention et à la promotion de la santé en assurant aux élèves, tout au long de leur scolarité et en articulation avec les enseignements, une éducation à la santé adaptée à la fois à leurs attentes et à leurs besoins ainsi qu'aux enjeux actuels de santé publique. La prévention du surpoids et de l'obésité n'est pas dissociable de l'éducation à la nutrition. Outre cette éducation, des mesures spécifiques sont prises dans les établissements scolaires afin de prévenir les problèmes de surpoids
© Jelena STANOJKOVIC / shutterstock
L'obésité : définition

L'obésité : définition

L'obésité est l'état d'une personne souffrant d'une hypertrophie de la masse adipeuse qui se traduit par un excès de poids, réparti de façon généralisée dans les diverses zones grasses de l'organisme. L'obésité humaine a été reconnue comme une maladie en 1997 par l'OMS(1). Cette organisation définit « le surpoids et l'obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ».
L'obésité est devenue un enjeu de santé publique dans les pays développés. C'est un facteur de risque reconnu pour plusieurs problèmes de santé, dont l'hypertension, le cholestérol, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les problèmes respiratoires, l'arthrite et certaines formes de cancer.
(1)Organisation mondiale de la santé.
Le PNNS : le Programme National Nutrition Santé

Le PNNS : le Programme National Nutrition Santé

La mise en place d'une politique nutritionnelle est apparue, au cours des dernières années, comme une priorité de santé publique. La nutrition est un facteur de protection ou de risque des pathologies les plus répandues. Même si elle n'est pas le seul déterminant de ces pathologies, c'est un facteur sur lequel il est possible d'intervenir, collectivement et individuellement.

La France a été un des premiers pays européens à se doter dès 2001 d'un plan de santé publique, le Programme national nutrition santé. Le premier PNNS (2001-2005) a établi un socle de repères nutritionnels qui constituent désormais la référence officielle pour tous mais aussi pour des groupes particuliers : femmes enceintes, enfants, adolescents, personnes de plus de 55 ans, personnes âgées dépendantes.
Initié en janvier 2001, le Programme national Nutrition Santé (PNNS) a pour objectif général l'amélioration de l'état de santé de l'ensemble de la population en agissant sur l'un de ses déterminants majeurs : la nutrition. En 2006, a été lancé pour 5 ans le PNNS 2 (2006-2010). Il prolonge, précise et renforce les axes du PNNS 1. Ce programme a été reconduit également en 2011 (PNNS-3) et en 2019 (PNNS-4). Il est à noter que le PNNS-4 a été prolongé en 2024 pour une meilleure articulation avec la future Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) à l'horizon 2030 et avec le prochain PNNS 2025-2030 (PNNS-5).
L'un des objectifs du PNNS est d'interrompre l'augmentation du nombre d'enfants et de jeunes en situation de surpoids. En France, malgré une stabilisation depuis 2006, la prévalence du surpoids et de l'obésité chez l'enfant et l'adolescent reste trop élevée : en 2017, 20 % des enfants de 6 à 17 ans étaient en surpoids, dont 5,4  % en situation d'obésité. (2) Des taux parmi les plus bas en Europe (avec la Suède et les Pays-Bas), mais néanmoins trop élevés en raison des problèmes de santé qui en découlent.
Le PNNS-4 s'inscrit dans les orientations gouvernementales de la Stratégie nationale de santé, du Plan national de santé publique « priorité prévention : rester en bonne santé tout au long de sa vie ». Ce programme met principalement l'accent sur la promotion d'une nutrition satisfaisante pour tous, avec une attention particulière pour les groupes de population défavorisés/à moindre niveau d'éducation.
© Alexandre GIRAUD / MAIF
Il participe à la stratégie globale d'atteinte des objectifs en matière de développement durable, qui met en œuvre de concert plusieurs approches stratégiques  :
Approche par l'alimentation : Programme national pour l'alimentation ; Plan Ecoantibio.
Approche par l'activité physique : Stratégie nationale sport santé ; Plan vélo
Approche par pathologie : Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté ; Feuille de route périnatalité.
Approche environnementale :
  • Contaminants : PNSE, Ecophyto, Plan d'action sur les produits phytopharmaceutiques, Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens
  • Durabilité : Plan Ambition Bio ; Plan biodiversité.
• Spécificités de l'Outre-mer : Livre Bleu de l'Outre-mer ; Plan chlordécone.
(2) Source : Ameli.fr, d'après le rapport « Mieux prévenir et prendre en charge l'obésité en France », remis au ministère de la Santé par la Professeur Martine Laville le 24 avril 2023, et rédigé avec le concours de Maryse Fourcade, membre de l'Inspection générale des Affaires sociales.
La prévention de l'obésité en milieu scolaire

La prévention de l'obésité en milieu scolaire

La réflexion sur la santé des élèves et en particulier sur la diminution des élèves en situation de surpoids est intégrée à la vie de l'école ou de l'établissement scolaire, en prenant en compte notamment les questions de gestion du temps et de l'espace scolaire des élèves. Les instances de l'école ou de l'établissement scolaire comme le conseil d'école, le conseil d'administration, la commission hygiène et sécurité, le comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté constituent des lieux de débat et de concertation sur les questions de prévention de l'obésité.
L'éducation nutritionnelle, l'éducation au goût et à la consommation ont toute leur place aussi bien à l'école qu'au collège ou au lycée, en appui sur les enseignements ou dans le cadre des animations organisées autour de la valorisation des patrimoines culinaires.
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Cette éducation à la nutrition et à la prévention des problèmes de surpoids et d'obésité, se traduit par des mesures concrètes :
  • les outils de repérage sont généralisés : indice de masse corporelle (IMC) et courbe de poids, lors des bilans médicaux et des dépistages infirmiers, et information systématique des parents des suites de ce repérage ;
  • diffusion dans les établissements scolaires d'un guide de la nutrition pour les adolescents, élaboré par l'INPES(3) ;
  • incitation pour les chefs d'établissement à mener une réflexion au sein du conseil d'administration sur la présence de distributeurs et particulièrement sur leurs contenus afin de prendre en compte la qualité nutritionnelle des produits proposés. Les boissons sans sucre, l'eau, les produits frais (fruits, légumes…) et les aliments à faible teneur en calories seront largement privilégiés dans ces distributeurs ;
  • définition d'une politique d'installation de fontaines d'eau réfrigérée en concertation avec les collectivités territoriales concernées.
C'est dans ce cadre réflexif qu'un certain nombre de mesures(4) ont été mises en place(5) :
  • Interdiction des distributeurs de produits alimentaires : les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants et accessibles aux élèves sont interdits dans les établissements scolaires depuis le 1er septembre 2005, en application de l'article 30 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004, relative à la politique de santé publique.
  • Promotion de l'activité physique : la prévention du surpoids et de l'obésité implique un apprentissage concernant les apports et les dépenses énergétiques. Dans le cadre du Programme national nutrition santé (PNNS), l'école contribue à promouvoir l'activité physique et le sport. Les cours d'éducation physique et sportive (EPS) jouent sur ce point un rôle essentiel.
  • Recommandations concernant les collations et goûters : la collation matinale à l'école n'est ni systématique ni obligatoire. Les boissons ou aliments proposés aux élèves doivent permettre une offre alimentaire diversifiée en privilégiant l'eau, les jus de fruit sans addition de sucre, le lait ou les produits laitiers demi-écrémés, le pain, les céréales non sucrées. D'autres moments de la vie de l'école sont l'occasion d'apports alimentaires supplémentaires : goûters d'anniversaire, fêtes de Noël ou de fin d'année, etc. Il est cependant souhaitable de ne pas les multiplier, afin d'éviter des apports énergétiques excessifs.
  • Un petit-déjeuner équilibré et gratuit à l'école pour les enfants défavorisés : Ce dispositif, mis en place de mars à juin 2019 à titre expérimental dans 400 écoles volontaires REP et REP+ des quartiers de la politique de la ville et des territoires ruraux fragiles a été généralisé à partir de la rentrée 2019.
Ainsi, l'école s'associe pleinement à la politique générale du pays en matière de santé publique, et particulièrement quant aux problèmes de nutrition.
(3)Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, dont Santé publique France a repris les missions depuis sa dissolution en 2016.
(4)Circulaire n° 2003-210 du 1er décembre 2003.
(5)La santé des élèves, programme quinquennal de prévention et d'éducation.
Textes et sites internet

Textes et sites internet

Textes : nutrition et alimentation
  • Loi n° 2004-806 du 9 août 2004, article 30 relatif à la politique de santé publique, JO n° 185 du 11 août 2004, articles 29 et 30. Article 30 – chapitre 1er, titre IV : « Les distributeurs automatiques de boissons et de produits alimentaires payants accessibles aux élèves sont interdits dans les établissements scolaires à compter du 1er septembre 2005. »
  • Circulaire ministérielle DESCO B4 n° 2004-0095 du 25 mars 2004 relative à la collation matinale à l'école.
  • Circulaire n° 2003-210, BO n° 46 du 11 décembre 2003 – III-3.4. relative à la santé des élèves : programme quinquennal de prévention et d'éducation.
  • Circulaire interministérielle n° 2003-135 du 8 septembre 2003, BOEN n° 34 du 18 septembre 2003 relative à l'accueil en collectivité des enfants et des adolescents atteints de troubles de la santé évoluant sur une longue période. Cette circulaire aborde notamment la question de la prise des repas dans les collectivités d'enfants dont l'école, lorsqu'un enfant présente une allergie ou une intolérance alimentaire (panier-repas).
Sites internet
Publication du vade-mecum Éducation à l'alimentation et au goût élaboré par le ministère de l'Éducation nationale, disponible avec d'autres ressources sur le site Eduscol : à télécharger sur le site Eduscol.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II. Mis à jour par Maguelone Roch, en octobre 2024.