Le développement durable est
« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs »(1).
Une mise en œuvre progressive
La politique de généralisation de l'éducation au développement durable a été définie dans les circulaires de 2004, 2007 et 2011 :
- circulaire n°2004-110 du 8 juillet 2004 relative à la « Généralisation d'une éducation à l'environnement pour un développement durable (EEDD) - rentrée 2004 »,
- circulaire n°2007-077 du 29 mars 2007 relative à la « Seconde phase de généralisation de l'éducation au développement durable (EDD) »,
- circulaire « Troisième phase de généralisation de l'éducation au développement durable », n°2011-186 du 10 novembre 2011.
© Yann Arthus-Bertrand
|
La circulaire du 29 mars 2007
Elle active la deuxième phase d'un plan triennal de généralisation de l'éducation à l'environnement pour un développement durable, lancé en 2004. Partout les projets se sont multipliés avec l'appui des ressources locales et parfois une dimension européenne.
Le nouveau plan triennal en faveur de l'éducation au développement durable (
EDD) couvre la période 2007-2010 et s'articule autour de trois axes prioritaires :
- l'inscription la plus large possible de l'EDD dans les programmes d'enseignement,
- la multiplication des démarches globales d'éducation au développement durable dans les établissements et les écoles,
- la formation des professeurs et des autres personnels impliqués dans cette éducation.
La Charte de l'environnement inscrit les questions environnementales dans les grands principes de la République française depuis mars 2005 et dans le nouveau cadre mondial voulu par l'Organisation des Nations Unies : « la Décennie pour l'éducation au développement durable » déclinée au niveau européen par la stratégie de Vilnius. »
Grâce au socle commun de connaissances et de compétences, le développement durable est solidement ancré dans la base des savoirs fondamentaux. Ainsi le socle inclut la connaissance de « l'impact sur l'environnement » de nos activités techniques, il fait référence à une attitude de « responsabilité face à l'environnement, au monde vivant, à la santé », il mentionne le développement durable comme un moyen de « comprendre l'unité et la complexité du monde ».
Pour le premier degré, quatre grands thèmes ont été retenus : la biodiversité, l'évolution des paysages, la gestion des environnements, et le concept « réduire-réutiliser-recycler ». Les nouveaux programmes vont intégrer explicitement l'éducation au développement durable.
Un « établissement en démarche de développement durable » (E3D) se caractérise en fait par l'articulation et la mise en synergie entre les différents niveaux d'action. Le travail dans les disciplines peut s'appuyer sur des exemples, des situations, des études de cas, des problématiques identifiées dans le territoire de l'établissement et à différentes échelles, la commune, le département, la région.
Ces démarches nécessitent aussi que soient établis et développés des partenariats étroits avec les collectivités territoriales qui ont souvent dans ce domaine un important rôle d'impulsion, mais aussi avec les services déconcentrés de l'État relevant d'autres ministères : les directions régionales de l'environnement, (par exemple) et des structures comme l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie.
La formation des enseignants doit aussi préparer à la pratique de la codisciplinarité en leur permettant de partager leurs cultures. Il apparaît également indispensable d'accompagner la réflexion des cadres, en particulier des chefs d'établissement, et de les mobiliser.
Cette deuxième phase de généralisation de l'EDD nécessite que soient activés plusieurs niveaux d'impulsion et de coordination.
Au niveau académique, ce sont les recteurs qui sont chargés de la mise en œuvre de cette seconde phase de généralisation. Des comités de pilotage internes se réunissent, pour définir la stratégie académique, déterminer les besoins de formation et poursuivre l'identification et la mobilisation des ressources locales, en relation avec l'ensemble des partenaires tout particulièrement le réseau Scérén, les centres régionaux et départementaux de documentation pédagogique.
Dans l'établissement, l'articulation entre les différentes démarches peut s'appuyer, sur les conseils d'enseignement et le conseil pédagogique, sur le conseil d'administration où la présence de représentants de personnalités extérieures à l'école, en particulier les représentants des collectivités territoriales, qui offrent des occasions de structuration, de coopération et d'ouverture. Le projet d'établissement permet d'identifier les axes pertinents localement qui relèvent d'une démarche de développement durable. Les conseils d'école mènent une démarche comparable.
En réalité, l'
EDD repose à la fois :
- sur l'intégration du développement durable au sein de chaque discipline dans chaque cycle d'enseignement,
- sur la prise en compte des échelles et des problématiques locales, nationales, mondiales et globales sur des processus pédagogiques en co- pluri- ou interdisciplinarité dont il faut faciliter les modalités pratiques,
- sur des opérations conduites en partenariat avec les acteurs territoriaux
Dans le cadre du « Plan national d'éducation, de formation pour un développement durable », les auteurs du rapport insistent sur l'importance de la mise en place d'un « Schéma National d'Éducation et de Formation au Développement Durable » qui sera animé par une délégation ou un commissariat à l'éducation au développement durable.