Situation 1
1. Analyse des productions d'élèves au regard des compétences « modéliser » et « calculer »
• Du point de vue de la compétence « modéliser »
Les élèves A et E sont ceux qui ne réussissent pas à modéliser la situation par les bonnes opérations. L'élève A additionne les trois nombres de l'énoncé, sans probablement se représenter le problème. L'élève E soustrait 16 de 24, sans tenir compte de la première donnée 100. Il est probablement focalisé sur l'ostensif « reste-t-il » de la question, qui appelle une soustraction.
Les élèves B et D modélisent la situation par une succession de deux soustractions. 100 − 24, qui correspond au problème basique sous-jacent : « il y a 100 places dans l'album photos, Rémi en occupe 24, combien en reste-t-il ? », puis R − 16 (où R est le résultat de la première opération 100 − 24), qui correspond au problème basique sous-jacent : « il y a R places dans l'album photos, Chloé en occupe 16, combien en reste-t-il ? ».
L'élève C modélise le problème par une addition (24 + 16) correspondant au problème basique sous-jacent : « Rémi a 24 photos et Chloé en a 16 ; combien en ont-ils à eux deux ? », suivie d'une soustraction (100 − R, où R est le résultat de l'addition) correspondant au problème basique sous-jacent : « il y a 100 places dans l'album photos, Rémi et Chloé en occupent R, combien en reste-t-il ? ».
• Du point de vue de la compétence « calculer »
Les élèves A et B effectuent leurs calculs à l'aide d'un algorithme de pose, alors que les élèves C, D et E effectuent leurs calculs en ligne, et sont donc probablement davantage dans du calcul réfléchi.
L'addition posée de l'élève A est effectuée correctement, avec une gestion mentale de la retenue (pas de trace écrite).
L'élève B, ayant posé deux soustractions, enlève systématiquement le plus petit nombre du plus grand, quelle que soit sa place (en haut ou en bas). Ses deux calculs sont ainsi inexacts.
Les trois élèves ayant utilisé un calcul en ligne, C, D et E, effectuent les calculs mentalement et correctement, sans que l'on sache comme ils ont procédé. On peut noter que commencer par l'addition est techniquement plus facile.
2. Remédiation pour l'élève A
L'élève A a très probablement des difficultés à se représenter le problème. Pour l'accompagnement dans cette activité essentielle de représentation mentale, on peut l'encourager à vivre, réellement ou virtuellement, la situation :
• Avec matériel : en respectant ou non le champ numérique (on peut notablement le baisser), on lui propose un album photos vide, dont il doit dénombrer les pages, puis une collection de photos, qu'il doit d'abord dénombrer, avant de devoir déterminer la quantité de places restantes dans son album, une fois qu'il y aura déposé toutes ses photos. Il doit anticiper cette quantité avant de pouvoir vérifier son hypothèse par une manipulation, afin de l'obliger à une opération mentale (dans l'idéal, une opération) pour résoudre le problème.
• Sans matériel : on peut lui proposer de dessiner la situation, de façon plus ou moins schématisée, afin d'accompagner la création de sa représentation mentale par une représentation physique (ici, un dessin). Toutes les données, mais aussi les relations entre ces données, ainsi que la question, doivent figurer sur son schéma. On peut par exemple lui imposer qu'un élève devra résoudre le problème à partir de son schéma seul.
3. Remédiation pour l'élève B
L'élève B ne connaît pas la technique de pose d'une soustraction.
Pour la construire efficacement et durablement, il faut en comprendre le mécanisme, en particulier le rôle des unités de numération.
On peut donc utiliser avec profit du matériel de numération, ici par exemple, partir de 8 barres de dizaines et 4 cubes unités dont on se propose d'enlever 16 cubes. La nécessité de « casser » une barre pour obtenir 10 cubes permet de matérialiser l'algorithme de soustraction.
On peut également inviter l'élève, préalablement, à vérifier son calcul (par exemple par une addition), lui permettant ainsi de se rendre compte de son erreur.
4. Deux difficultés ne pouvant être détectées par l'enseignant lorsqu'il propose le deuxième problème
Ce deuxième problème est un problème élémentaire, qui correspond à la première étape du problème initial. L'enseignant ne pourra donc pas détecter la difficulté que peuvent avoir certains élèves à percevoir les problèmes sous-jacents à un problème complexe.
De plus, la question comportant la locution « reste-t-il » appelle la soustraction, qui modélise effectivement ce problème. On ne pourra donc pas détecter des élèves qui se tromperaient d'opération.
Ainsi, il est fort probable que les élèves D et E, par exemple, produiraient des réponses correctes : l'élève D, parce qu'avec un seul calcul à produire, l'erreur d'écriture n'aurait pas lieu d'être commise ; l'élève E, parce que la connexion des seules données fournies, avec l'inducteur très intuitif « reste », lui serait largement facilitée.
Situation 2
1. Notions en jeu dans l'exerciceIl fallait citer deux notions, au choix parmi les suivantes :Domaine « Grandeur et mesures » - le lien entre l'aire d'un rectangle et les longueurs de ses côtés (autrement dit, la formule de l'aire) ;
- la distinction entre l'aire et le périmètre d'une surface (connaître au préalable ces deux notions) ;
- les unités de mesure d'aires et de longueur, et leur lien.
Domaine « Nombres et calculs » - la résolution d'une multiplication à trous (multiplication et division) ;
- la décomposition multiplicative d'un nombre.
Domaine « Espace et Géométrie » - la définition d'un rectangle (un peu trop évident).
2. Réponses possibles au problèmeCouple
| (1 ; 16)
| (2 ; 8)
| (4 ; 4)
| (5 ; 3,2)
|
---|
Aire (non demandé)
| 1 × 16 cm2
| 2 × 8 cm2
| 4 × 4 cm2
| 5 × 3,2 cm2
|
---|
3. Difficultés rencontrées par les élèves
La première est de décomposer multiplicativement un nombre, soit résoudre une équation du type 16 = … × … ; il s'agit d'utiliser ses compétences de la multiplication à l'envers.
La seconde est de trouver des solutions non entières.
4. Un carré est-il un rectangle ?L'enseignant peut souligner la différence entre le langage courant et le langage mathématique :
- dans la vie courante, un carré est une forme particulière différente du rectangle, le rectangle ayant nécessairement une longueur et une largeur différentes ;
- en mathématique, on peut rappeler la définition d'un rectangle, soit un quadrilatère ayant 4 angles droits, comme son nom l'indique, et faire ainsi apparaître le carré comme un cas particulier du rectangle : tout ce qui est vrai du rectangle l'est aussi pour le carré.
5. Le couple (3 cm ; 5,33 cm)
a) Hypothèse sur le raisonnement de l'élève
L'élève a fixé une longueur de 3 cm et a cherché quelle largeur permet d'obtenir une aire de 16 cm2.
Autrement dit, il a cherché à résoudre l'équation 3 × ? = 16.
La réponse est bien le résultat de la division de 16 par 3, le raisonnement de l'élève est correct.
b) Acquis de l'élève
Cet élève utilise correctement la formule de l'aire, et le lien entre la multiplication et la division.
Il connaît également la technique algorithmique de la potence pour effectuer une division.
Il applique correctement cette technique avec les nombres décimaux non entiers, avec un usage correct de la virgule.
c) Montrer à l'élève que sa réponse ne convient pas
On peut montrer à l'élève, en lui faisant effectuer le calcul 3 × 5,33 = 15,99, que l'aire du rectangle n'est pas exactement 16 cm2.
En revanche, cette aire est tellement proche de l'aire demandée que l'on ne peut faire la différence avec les instruments de construction.
d) Utilisation en classe de la proposition de l'élève
Cette proposition est l'occasion de montrer que toutes les divisions ne peuvent pas nécessairement épuiser le reste, et la prise de conscience qu'il existe des nombres non décimaux.
Mais on est à la limite du programme de l'école.
Situation 3
1. Notion en jeu
La notion en jeu dans cette situation est la proportionnalité.
2. Choix des nombres de crêpes
15 et 25 sont des nombres peu faciles à utiliser comme diviseurs, ce qui peut faire obstacle à une procédure du type « passage par l'unité ».
Leur différence (10) permet de répondre à la première question par une procédure purement additive. Cette réponse étant trouvée, on peut à nouveau répondre à la seconde question par une procédure strictement additive.
Par ailleurs, le nombre de crêpes demandé a systématiquement un diviseur commun avec les autres données du problème, ce qui favorise l'utilisation de la linéarité multiplicative ou des rapports constants.
3. Trois procédures pour calculer la masse de farine pour 10 crêpes
• Procédure additive, appuyée sur la linéarité additive
15 crêpes utilisent 300 g de farine et 25 crêpes utilisent 500 g de farine.
Donc 10 crêpes (= 25 crêpes − 15 crêpes) utilisent 500 g − 300 g = 200 g de farine.
• Procédure scalaire, appuyée sur la linéarité multiplicative (méthode 1)
15 crêpes utilisent 300 g de farine.
Donc 5 crêpes en utilisent 3 fois moins, soit 100 g de farine.
Et 10 crêpes en utilisent 2 fois plus (que 100 g), soit 200 g de farine.
• Procédure scalaire, appuyée sur la linéarité multiplicative (méthode 2)
25 crêpes utilisent 500 g de farine.
Donc 100 crêpes en utilisent 4 fois plus, soit 2 000 g de farine.
Et 10 crêpes en utilisent 10 fois moins, soit 200 g de farine.
• Procédure appuyée sur les rapports constants
25 crêpes utilisent 500 g de farine.
Or, 500 = 5 × 100 = 5 × 4 × 25 = 20 × 25.
Donc, pour obtenir la masse de farine, il suffit de multiplier le nombre de crêpes par 20.
Donc, pour 10 crêpes, il faut 20 × 10 = 200 g de farine.
4. Analyse de la production d'un élève
• Question 1 : pour 10 crêpes
Cet élève utilise la première procédure décrite pour calculer les ingrédients.
Toutes ses opérations sont correctes, mais il fait une erreur de calcul pour effectuer 125 − 75.
Il est probable qu'il a utilisé une technique algorithmique, en soustrayant unité de numération par unité de numération, et donc, pour les dizaines, a fait 7 − 2.
On peut lui proposer une technique de calcul réfléchi plutôt qu'algorithmique, et commencer par lui faire prendre conscience que son résultat, plus grand que les deux nombres de départ, ne peut être possible.
• Question 2 : pour 60 crêpes
Il utilise une procédure mixte, basée sur les deux propriétés de linéarité :
60 = 15 + 25 + 2 × 10.
Toutes ses opérations sont correctes, si l'on ne tient pas compte de la valeur 300, double de 150, valeur erronée établie à la question précédente.
Ses résultats également.