La loi et le signalement
• D'une manière générale, la loi impose à chacun de ne pas se taire et d'agir lorsqu'il a connaissance de la situation d'un enfant en danger :
- L'article 434-1 du Code pénal fait obligation à quiconque, ayant connaissance d'un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveau crimes qui pourraient être empêchés, d'en informer les autorités judiciaires ou administratives.
- L'article 434-3 du Code pénal oblige pareillement quiconque, ayant connaissance de privations ou de mauvais traitements ou d'atteintes sexuelles infligés à un mineur de 15 ans, ou à une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d'une maladie, d'une infirmité, à en informer les autorités judiciaires ou administratives.
- Par ailleurs, le Code pénal réprime à la fois l'omission d'empêcher une infraction (article 223-6 alinéa 1er) ainsi que l'omission de porter secours (article 223-6 alinéa 2).
• Il est prévu, dans le Code de l'Éducation (article L. 542-1) que les personnels de l'Éducation nationale, en particulier les personnels médicaux et paramédicaux, les travailleurs sociaux et les enseignants, sont formés de manière à leur permettre de prendre les mesures nécessaires de prévention et de protection qu'appellent de leur part ces mauvais traitements. Les procédures de signalement font l'objet d'une information auprès de l'ensemble des personnels des écoles et des EPLE.
• Durant leur formation, les enseignants sont avisés par des professionnels (médecins, avocats et magistrats) de l'obligation qu'ils ont de dénoncer la maltraitance. Cette obligation de signalement est rappelée la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance. Toute personne ayant connaissance de l'existence d'un enfant maltraité (ou supposé l'être) doit aviser les autorités médicales, judiciaires ou administratives.
• L'article 26 de la loi du 13 juillet 1983 qui astreint les fonctionnaires au respect du secret professionnel est levé par l'article 226-14 modifié par la loi du 5 mars 2007 et ne peut faire l'objet d'une sanction disciplinaire.
À lire : Enfants victimes d'infractions pénales : guide de bonnes pratiques, 2003, ministère de la Justice.