Les conséquences
« Être au centre des coups répétés, c'est un véritable calvaire », peste Jules. Ce jeune homme n'a pas connu une entrée en sixième des plus sereines. Il revient courageusement sur son histoire. « Je suis arrivé en cours d'année dans un collège de banlieue. J'arrivais de province, donc pour une ou deux "grandes gueules", j'étais un "bouseux". Les insultes ont fusé, on a raconté des choses atroces à mon sujet, concernant mes pratiques sexuelles et ma famille. » La mécanique s'est mise en route en quelques jours et s'est véritablement emballée dès lors que Jules, las, en a parlé à son professeur principal. « Il m'a défendu devant la classe et sans le savoir, il a signé ma condamnation. Des élèves plus âgés m'attendaient en dehors des cours pour me frapper. Je recevais des menaces sur mon portable et des appels anonymes chez moi à toute heure du jour et de la nuit. J'avais le sentiment d'être seul face à tout un établissement, face à toute une ville. »
Souffrance, peur de parler, peur de ne pas s'en sortir, honte. Jules ne veut plus aller à l'école. Le décrochage scolaire est une des conséquences dramatiques du harcèlement. Il peut mener à la dépression, à l'anxiété, à des troubles physiques ou au suicide. Jules s'en est bien sorti, les violences ont cessé, comme elles sont venues. Ce qui ne l'a pas empêché de changer d'école l'année d'après, où il suit une scolarité plus paisible. Mais d'autres n'ont pas cette « chance » et souffrent d'attaques tout au long de leur scolarité. Et il n'est pas facile de se défendre ou de s'en sortir. Qui sont ces bourreaux et quelles sont leurs motivations ?