Les étapes principales de la dégradation de la vie scolaire
Pour Sébastien Roché, l'auteur de la société incivile, les perturbateurs ne le deviennent pas du jour au lendemain. Avant de sombrer dans la violence. Ces élèves très agités passent pas plusieurs stades. Tout commence par des contestations envers la ponctualité, le règlement intérieur de l'établissement, le travail et l'attention. Autant de petites indisciplines au quotidien, que la plupart des élèves ont traversé ou traversent. Rien de trop alarmant jusque là. Puis, les premières violences sont verbales : les remarques déplacées fusent. La tension monte d'un cran, l'autorité du professeur est remise en question.
Une fois la violence verbale répandue, une volonté très nette de l'élève de s'élever contre ses professeurs se fait sentir. Cette insolence a pour objectif de nier la légitimité de l'adulte et de détruire les rites protecteurs de son autorité. S'enchaînent absences et petits délits : ainsi la frontière du permis et de l'interdit se confond.
La tension s'installe alors dans l'établissement. Projectiles de toutes sortes, bombes lacrymogènes ou armes de défense font leur apparition. Il arrive que des véhicules soient dégradés ou incendiés. Au milieu de cette peur grandissante, se forment des bandes qui imposent leurs propres règles.
L'insolence laisse alors place aux actes de délinquance graves : incendies criminels, agressions physiques, ou, dans certains cas extrêmes, les viols. L'effet induit par ces actes de délinquance est évidemment la peur. « Certains de mes collègues sont terrorisés, en partie les plus jeunes. Pour ma part, j'ai grandi ici, je connais les élèves, leurs parents et leurs familles par cœur. Je suis une vieille, je n'ai pas peur ! » confie ce professeur de Nanterre. Dans un tel climat, quelles sont les alternatives proposées aux membres du personnel scolaire et à leurs élèves ?