La décision
L'activité s'est déroulée en grands groupes (tous les enfants étaient sur des vélos) et non en petits groupes ou même individuellement. Or, il s'agit ici d'une initiation au vélo avec des élèves de maternelle.
Les caractéristiques de l'activité pratiquée impliquent que l'organisation de l'apprentissage se fasse de manière très progressive et avec de tout petits groupes pour que l'adulte qui se trouve à côté des enfants sur les vélos, puisse intervenir de manière immédiate.
C'est une activité qui demande une maîtrise certaine de l'équilibre, qualité que tous les jeunes enfants ne possèdent pas.
En outre les conditions de l'organisation de l'activité, « initiation au vélo », n'ont pas été respectées. Même si un éducateur était là pour aider l'enseignante, il n'a pas pu faire face à toutes les demandes d'aides et de conseils réclamées par les enfants. Ils ne pouvaient, même à deux, s'occuper de manière sécurisée de tous les enfants.
Il est donc établi que le nombre de jeunes élèves pratiquant cette activité d'initiation était trop important et ne permettait pas aux enseignants présents d'assurer la sécurité de chacun.
Le tribunal considère donc qu'en organisant une activité collective (dans le sens où tous les enfants étaient sur les vélos) pour de jeunes élèves de maternelle défaillants dans la maîtrise de l'équilibre, l'État a manqué à son obligation de mise en œuvre de conditions de sécurité normales et adaptées en fonction du public auquel il s'adressait.
La responsabilité de l'État, substituée à celle de l'enseignante, est retenue.
Source : Tribunal de Grande Instance de Béthune, 20 juin 2000.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, décembre 2011.