La décision
Sur la mise en cause de l'État
L'instituteur a seulement demandé à ses élèves de se réunir autour de lui près de son bureau. Cette demande n'était pas de nature à laisser les élèves sans surveillance mais justifiée par les explications et démonstrations à effectuer pour réaliser le travail demandé. De plus le dommage subi par N. n'a pas directement résulté des conditions de mise en place des élèves mais du coup porté par S.. Les parents de N. n'apportent pas ici la preuve que dans de telles circonstances le dommage aurait pu être causé par la négligence du professeur, qui ne pouvait ici absolument pas le prévenir, compte tenu de la soudaineté du geste agressif de S..
La responsabilité de l'État substituée à celle de l'enseignant ne peut être ici retenue.
Sur la responsabilité des parents de S.
La fracture du nez subie par N. n'est pas le résultat involontaire d'un jeu mais bien le produit d'un coup-de-poing délibérément porté au visage. Le jeune garçon avait tout à fait conscience qu'un tel agissement était de nature à causer un dommage : même à 11 ans, un jeune garçon est doué de raison et capable de discernement. Les parents de S. n'apportent pas la preuve d'une faute de N., qui aurait selon eux donné une gifle, selon l'enseignante « une simple tape sur l'épaule ». En tout état de cause S. n'a subi lui-même aucun dommage : l'attitude de N. n'étant pas de nature à entraîner une riposte aussi violente.
Les parents de S. sont par conséquent entièrement responsables des dommages causés par leur fils à un autre élève.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II.