La décision
L'enseignant qui surveillait cette récréation a ainsi témoigné : « P. s'amusait avec ses trois camarades à jeter des billes par terre afin qu'elles se cassent. P. a pris un éclat de verre dans l'œil. Il est venu immédiatement me voir, son œil saignait et je l'ai emmené tout de suite à l'infirmerie. »
Avant que l'accident ne survienne, l'enseignant était intervenu pour interdire aux enfants de jeter des billes à terre. Compte tenu de leur petite taille, ils risquaient d'être atteints au visage par des éclats ricochant sur le sol. Malgré cette interdiction, les quatre enfants ont repris leur activité dangereuse dès que l'enseignant s'est éloigné.
Sans leur confisquer les billes, il s'est contenté de leur interdire de jouer de cette manière. Or cette interdiction avait de grandes chances de ne pas être respectée par les enfants.
L'enseignant n'a pas assez tenu compte de l'âge des enfants et de leurs activités pendant la récréation, en pensant qu'ils allaient s'arrêter de jouer. Au contraire dès qu'il est parti surveiller un autre groupe, le jeu a repris. Il eut été plus conforme à la situation de confisquer les billes.
En partant surveiller un autre groupe d'élèves, l'enseignant a commis une faute de surveillance qui a permis la survenance de l'accident.
La responsabilité de l'État substituée à celle de l'enseignant est retenue.
Source : CA Grenoble, 2005
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour octobre 2012.