Interview de Mylène Bardet
Mylène Bardet est directrice régionale de l'Union nationale du Sport scolaire (UNSS) de l'académie de Clermont-Ferrand. En 2001, elle a obtenu le CAPEPS
(2) et a été nommée au collège Joliot Curie de Tergnier (Ain). Après deux années d'enseignement, elle a postulé pour être directrice adjointe de la direction départementale de l'UNSS de l'Allier où elle est restée deux ans avant de rejoindre son poste actuel.
Pourquoi avez-vous choisi, peu de temps après votre première nomination, d'être détachée auprès de l'UNSS ?
J'avais envie de m'engager dans un projet collectif autour du sport scolaire. Dès le début de mes enseignements en éducation physique et sportive, je me suis aperçue que les moments partagés avec les élèves de l'association sportive étaient tout à fait privilégiés. En effet, les élèves sont différents et engagent une relation particulière avec les enseignants. Je me suis donc sentie très motivée pour travailler au sein de l'UNSS.
Quel est aujourd'hui votre engagement en matière de sport scolaire ?
Je mets la pratique sportive dans les collèges et les lycées, au centre de mes missions. L'apprentissage de la vie associative, l'accès des élèves à tous les types de pratiques sportives, et à des responsabilités diverses représentent les axes forts de cet engagement.
Ces missions s'articulent autour de quatre pôles :
- l'aspect compétitif classique à travers la pratique de 37 activités sportives : handball, basket-ball, rugby, football, mais aussi gymnastique, danse, base-ball, etc.
- le développement et la découverte d'activités sportives de manière ludique, festive, « fun » : des rencontres autour d'une pratique comme l'acrobranche sont organisées et sont le lieu de découvertes d'activités sportives spécifiques.
- le pôle de la responsabilisation : nous formons de « jeunes officiels », de « jeunes organisateurs », de « jeunes reporters » avec à la fin de cette formation une certification de niveau académique, voir de niveau national. Lorsque qu'un jeune joueur devient arbitre, il n'est plus jamais le même sur le terrain, il agit différemment et est beaucoup plus attentif aux autres joueurs.
- le pôle innovation : nous travaillons sur les activités de « nature » et en particulier sur les raids de pleine nature. Le premier raid nature a eu lieu en 2004, aujourd'hui 34 raids collèges et lycée se déroulent autour des activités d'eau (canoë par exemple), VTT, course d'orientation en mettant l'accent sur l'une ou l'autre de ces activités selon la spécificité du lieu où la manifestation se déroule. L'organisation mobilise une équipe de 30 professeurs d'éducation physique pour la préparation et la présence de 100 enseignants le jour J.
Quels rapports entretenez-vous avec la direction nationale de l'UNSS ?
Lors de la lettre de rentrée, le directeur national de l'UNSS, Laurent Petrynka, a fixé les grandes lignes voulues par le ministre, c'est-à-dire atteindre l'objectif d'un élève sur deux adhérant à une association scolaire d'ici 2013. C'est ce qui est affirmé et développé dans la circulaire du 18 août 2010
(3) :
« le sport scolaire est une des composantes de la politique éducative de notre pays, au service de la responsabilisation, de la santé et du bien être des élèves (…) Le sport scolaire est un acteur central dans le domaine de la santé des élèves, mais bien plus encore : "nous partageons bien plus que du sport" »En outre, nous sommes convoqués à trois réunions annuelles de « directions régionales » où sont abordés les nouveaux programmes et à un séminaire de rentrée où tous les cadres de l'UNSS se retrouvent. Par ailleurs, ponctuellement sont mis en place des séminaires dont le dernier avait pour thème « l'élargissement à l'international ».
Quelles tâches rythment vos journées ?
Les journées sont toutes différentes et bien remplies : rapports administratifs à rédiger, mais aussi convocations, ou encore demandes d'installations sportives. Les appels sont nombreux : les enseignants se posent de nombreuses questions quant à leur responsabilité lors des compétitions, lors des trajets qu'ils doivent effectuer pour se rendre sur les lieux des rencontres sportives. J'ai aussi de nombreux contacts avec les représentants du mouvement sportif c'est-à-dire les fédérations sportives.
Le métier de professeur d'éducation physique ne vous manque-t-il pas ?
Je suis en contact permanent avec des enseignants et des élèves et la devise : « nous partageons bien plus que le sport » contribue à mon dynamisme quotidien.
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour novembre 2012.