Le projet d'école
« Dans chaque école et établissement d'enseignement scolaire public, un projet d'école ou d'établissement est élaboré avec les représentants de la communauté éducative. Le projet est adopté, pour une durée comprise entre trois et cinq ans, par le conseil d'école ou le conseil d'administration, sur proposition de l'équipe pédagogique de l'école ou du conseil pédagogique de l'établissement pour ce qui concerne sa partie pédagogique. » Extraits de la loi d'orientation pour l'avenir de l'école », 2005.
Dans le premier degré, la réussite de tous les élèves grâce à la maîtrise des apprentissages fondamentaux nécessite un pilotage rapproché. Ce pilotage incombe aux inspecteurs des circonscriptions sous l'autorité des inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale. Au plus près des directeurs et des enseignants, les inspecteurs et leurs équipes de circonscription sont les principaux relais de la politique éducative nationale. Ils analysent les situations locales, fixent les objectifs, garantissent une formation adaptée aux besoins de tous les maîtres. C'est dans ce cadre que chaque équipe d'école, animée par le directeur ou la directrice, en usant au besoin du droit d'expérimentation ouvert par la loi d'orientation et de programme pour l'Avenir de l'école de 2005, doit décliner les modalités particulières de mise en œuvre du projet d'école.
C'est un instrument de cohérence tant à l'intérieur de l'école et du réseau éducatif local que dans les relations avec les différents partenaires impliqués, il est mobilisateur des énergies et des compétences de chacun. Il a un rôle moteur dans l'école et autour de l'école.
L'analyse des besoins comporte les étapes suivantes :
- un recueil de données significatives propres à l'école, à l'environnement socio-économique, et un tri parmi ces données pour retenir les indicateurs spécifiques relevant du champ d'intervention et d'action de l'école ;
- une définition des besoins hiérarchisés par ordre d'urgence (programmation des actions) ;
- une analyse des élèves du point de vue de leur situation familiale, de leur passé scolaire, des résultats (évaluations nationales, académiques et locales) ;
- un état des lieux de l'école elle-même : organisation, fonctionnement, pratiques pédagogiques, activités diverses.
À partir du diagnostic ainsi posé, un choix de priorités est établi ainsi que la formulation d'objectifs opérationnels. En particulier dans les zones d'éducation prioritaires et les zones rurales isolées, les difficultés d'ordre socioculturel nécessitent un effort coordonné avec les partenaires de l'école. Dans tous les cas, l'amélioration des résultats de tous les élèves constitue la priorité essentielle.
Elle se concrétise par :
- une organisation de l'école et de la classe permettant de mieux respecter la notion de rythme, qui se traduit chez l'enfant, à la fois par des vitesses et des cheminements d'acquisition différents et par l'assurance d'une cohérence plus grande des apprentissages disciplinaires ;
- une plus grande diversification des stratégies, des méthodes et des techniques d'apprentissage.
La communauté éducative accorde un intérêt privilégié à la vie de l'enfant à l'école et en dehors de l'école et se préoccupe de construire un véritable cadre éducatif. À ce titre, le projet d'école étudie les rythmes quotidiens et hebdomadaires, afin de retenir les solutions les plus adaptées, compte tenu des règlements en vigueur. Il conçoit de façon éducative les plages d'accueil réservées aux élèves, en organisant et proposant des activités sportives, artistiques et culturelles, scientifiques et techniques, susceptibles de prolonger et de diversifier les apprentissages. Enfin, une stratégie d'ouverture s'appuyant sur la connaissance des ressources culturelles, économiques et sociales de l'environnement et prenant en compte les relations avec les autres départements ministériels, les jumelages et les échanges avec l'extérieur, est élaborée.
Le dispositif d'évaluation du projet en fait partie intégrante. Afin que celui-ci ne s'appuie pas exclusivement sur des éléments subjectifs (amélioration du vécu, meilleurs rapports avec l'extérieur…), des indicateurs quantifiés permettent de suivre réellement pour chaque objectif retenu, les progrès accomplis : le suivi des d'élèves jusqu'à l'entrée au collège et au-delà constitue, par exemple, un indicateur. Le dispositif d'évaluation externe, qui fait une place importante aux évaluations nationales, est géré par les corps d'inspection.
Dans le cas d'un regroupement pédagogique, la communauté éducative est entendue au sens large et l'équipe pédagogique regroupe l'ensemble des maîtres concernés. Le projet peut être commun à un groupe d'écoles présentant les mêmes caractéristiques ou comporter des parties communes à plusieurs écoles, aux écoles d'une circonscription, à des écoles et à des collèges, notamment pour ce qui concerne les langues vivantes et les activités péri-éducatives (entre autres).
Enfin, le projet d'école révèle les besoins en formation continue des équipes pédagogiques. Il en est tenu compte lors de l'élaboration des plans académiques et départementaux de formation : stages d'école, stages de groupement d'écoles, stages de circonscription ont démontré leur efficacité. Ils répondent à des besoins exprimés, adaptés au terrain, reposant sur une réelle motivation avec un réinvestissement immédiat au bénéfice des élèves, et ils prennent une place importante dans le dispositif de formation.
Extraits de la circulaire de rentrée 2007
« Dans le premier degré, […] Chaque équipe d'école, animée par le directeur ou la directrice, en usant au besoin du droit d'expérimentation ouvert par la loi d'orientation, doit décliner les modalités particulières de mise en œuvre du projet d'école. » […]