Le principe de gratuité
Il a fallu attendre la loi Ferry du 16 juin 1881 pour que l'enseignement primaire devienne gratuit, disposition qui fut étendue aux classes maternelles et enfantines par la loi du 30 octobre 1896. La gratuité ne constitue pas un principe à valeur constitutionnelle ni un principe général du droit.
Ce principe repose sur une disposition du préambule de la Constitution :
« l'organisation de l'enseignement public gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir de l'État(19) » ; et sur la loi, qui a toujours la possibilité d'imposer cette gratuité.
Le principe de gratuité de l'enseignement public est maintenant codifié : l'article L. 132-1 du Code de l'éducation pour l'enseignement primaire, l'article L. 132-2 du Code de l'éducation pour l'enseignement secondaire. Les familles n'ont pas à participer aux dépenses pédagogiques et la gratuité s'étend aux fournitures scolaires à usage collectif comme aux manuels scolaires.
Ces derniers sont à la charge des communes dans les écoles primaires et des départements dans les collèges depuis la loi Haby (1975). Pour financer ces achats, les conseils départementaux reçoivent une dotation budgétaire de l'État. Les livres scolaires sont à la charge des familles dans les lycées, à moins que la région n'ait décidé d'en assumer aussi la charge dans le cadre des compétences qui lui sont dévolues pour le fonctionnement des lycées. Ainsi, des politiques de gratuité ont été inaugurées dans certaines régions dès 1988 (région Centre). Après 2004, la gratuité des manuels au lycée s'est généralisée, mais dans la plus grande hétérogénéité. Toutes les régions proposent aujourd'hui cette aide à la rentrée, le plus souvent sous forme de versement aux familles, ou par achat direct réalisé par la collectivité.
Une allocation de rentrée scolaire, modulée selon l'âge de l'enfant, est versée, sous conditions de ressources, aux familles ayant au moins un enfant scolarisé et âgé de 6 à 18 ans. Elle permet d'aider les familles à financer les dépenses de la rentrée scolaire.
La photographie scolaire
La pratique de la photographie scolaire est une tradition ancienne de l'école qui répond aux désirs des familles et des élèves de conserver une trace du passé. C'est la circulaire du 5 juin 2003 qui rappelle les règles à respecter dans ce domaine. Elle est accompagnée d'un « code de bonne conduite ». En tout état de cause, c'est au directeur ou au chef d'établissement d'autoriser ou non l'intervention d'un photographe professionnel dans les lieux scolaires.
Il faut veiller avant toute prise de vue à ce que les titulaires de l'autorité parentale aient bien autorisé par écrit que leur enfant soit photographié, mais en précisant que cette autorisation n'engage pas les parents sur l'achat des photos.
Dans les écoles, seule une association peut passer commande puis revendre les tirages aux familles.
De la même manière, les sorties et voyages scolaires organisés dans le temps scolaire, qui ont un caractère obligatoire et qui entrent dans les programmes, sont gratuits. Ces dispositions ne concernent que l'enseignement au sens strict. En outre, aucune contribution aux dépenses de fonctionnement de l'établissement, telles que les achats de cahiers de correspondance, ne peut être demandée aux familles.
En réalité, il n'est pas rare que le principe de gratuité de l'enseignement public soit mis à mal par divers frais de scolarité : cotisations diverses comme la coopérative, les associations sportives, les transports. Or, le non-respect de ce principe est bien évidemment source d'inégalités.
À lire
La Gratuité de l'enseignement : passé, présent, avenir, rapport de B. Toulemonde, inspecteur général de l'Éducation nationale, 2002.
La gratuité porte donc sur l'ensemble des enseignements obligatoires et optionnels dispensés dans le cadre des programmes et horaires officiels, fixés réglementairement. En revanche, elle ne porte pas sur les activités hors programmes, facultatives, offertes à l'initiative de l'établissement.