Situation 1
1. Mobilisation des compétences « modéliser » et « calculer »
Sans se référer à la typologie de Vergnaud, puisque ce n'est pas un objet d'enseignement explicite, les élèves doivent toutefois, pour résoudre le problème, soit le reconnaître comme étant d'un type déjà rencontré, soit s'en construire une représentation. Ils vont ensuite devoir développer une procédure de résolution, en lien avec la représentation du problème mobilisée.
Les élèves modélisent donc le problème : ils mettent en relation des informations textuelles avec un modèle mathématique (type de problème et procédure associée).
Bien que ce ne soit pas le seul type de procédure possible, l'objectif est ici le passage par le calcul pour résoudre le problème. Les élèves sont alors amenées à calculer (soit une différence soit une addition à trou) pour trouver la réponse attendue.
2. Deux difficultés pouvant être rencontrées par les élèves
Les élèves peuvent rencontrer des difficultés de modélisation du problème : l'expression « de plus » est ici un inducteur contre-intuitif et peut amener les élèves à modéliser le problème comme s'il s'agissait de la recherche du référé et donc opérer une addition des données 24 et 8.
Les élèves peuvent également rencontrer des difficultés de calcul en opérant mentalement 24 − 8.
3. a) Analyse des quatre traces écrites
| Procédures suivies
| Compétences mises en œuvre
| Erreurs éventuelles
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Kiara
| Kiara effectue en ligne l'addition 24 + 8.
| Elle reconnaît un problème de type additif. Elle sait effectuer mentalement l'addition.
| Elle se trompe dans la représentation du problème, qu'elle traite comme s'il s'agissait de la recherche du référé (autrement dit, comme si Lilou avait 8 euros de plus que Léo). Sa réponse est donc erronée.
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Lucas
| Lucas dessine, sous forme de billets de 10 € ou 5 € et de pièces de 1 €, la somme détenue par Léo et les 8 euros supplémentaires. Il totalise la somme représentée.
| Il sait représenter, de façon réaliste, les sommes en jeu. Il sait additionner 10, 5 et 1 mentalement.
| Il se trompe dans la représentation du problème, qu'il traite comme s'il s'agissait de la recherche du référé, voire qu'il réinterprète comme un problème de composition d'états avec recherche du tout (au vu de son dessin). Sa réponse est erronée.
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Maya
| Maya retranche 4 à 24, puis encore 4 au résultat obtenu, en écrivant les résultats intermédiaires et en matérialisant les retraits par des flèches.
| Elle sait se représenter le problème. Elle sait décomposer mentalement 24 en 20 + 4, 8 en 4 + 4 et retrancher 4 à 20.
| Pas d'erreur.
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Arif
| Arif représente le nombre 24 en utilisant la constellation des dés. Il barre ensuite 8 points et traduit son action par le calcul en ligne : 24 − 8 = 16.
| Il sait se représenter le problème et traduire sa procédure sous forme de calcul en ligne. On ne saurait toutefois affirmer ici qu'il sait calculer mentalement la différence, le résultat ayant pu être obtenu par décomptage des points sur la représentation dessinée.
| Pas d'erreur.
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b) Remédiation ou accompagnement en direction de Lucas et KiaraIl faut aider Lucas et Kiara à trouver le « bon » modèle. Cela peut passer par :
- un travail sur l'énoncé : reformulation, par l'enseignant, de l'expression « de plus », explicitation des liens entre les données, etc. ;
- une proposition de (ou un accompagnement vers la) schématisation ou de représentation ;
- l'utilisation de matériel de numération pour mettre en scène la situation.
4. Schéma possible pour représenter le problème
L'enseignant peut proposer le schéma suivant :
Situation 2
1. Justification du caractère erroné de la réponse de l'élève
Pour convaincre l'élève du caractère erroné de sa réponse, on peut lui faire observer qu'avec son raisonnement le petit côté du lit va mesurer 10 carreaux, que la longueur de l'étagère, qui est la même que le grand côté du lit, va mesurer 12 carreaux… et que 12 + 10 carreaux ne tiendront pas dans les 18 carreaux annoncés pour la longueur de la pièce (sans compter l'espace entre l'étagère et le lit !).
2. Trois procédures correctes et propriétés mathématiques correspondantes
Toutes les procédures s'appuient sur la correspondance :
12 (dimension initiale) → 18 (dimension finale).
• 1re procédure, basée sur le coefficient de proportionnalité et donc sur la propriété d'égalité des rapports
L'élève observe que 18 = 12 × 1,5 puis multiplie successivement 6 et 2 par 1,5, pour trouver respectivement 9 et 3 (longueur et largeur de l'étagère).
• 2e procédure, basée sur la propriété de linéarité multiplicative
L'élève observe que 2 = 12 ÷ 6 et divise 18 par 6 pour obtenir 3. De même, il observe que 6 = 12 ÷ 2 et divise 18 par 2 pour obtenir 9.
• 3e procédure, basée sur les propriétés de linéarité multiplicative et additive
L'élève observe que 2 = 12 ÷ 6 et divise 18 par 6 pour obtenir 3. Il observe ensuite que 6 = 2 + 2 + 2 et effectue donc 3 + 3 + 3 pour obtenir 9.
Situation 3
1. a) Réussites et erreurs des élèves à l'exercice 1
Célestine sait ranger des nombres entiers par ordre croissant. Toutefois, elle ne tient pas compte ici des virgules présentes dans les écritures décimales et range les nombres proposés (non entiers) comme s'il s'agissait d'entiers. Sa réponse est donc erronée.
Toufik se trompe de sens dans son rangement : il range les nombres proposés par ordre décroissant au lieu de croissant. Il sait toutefois ranger des nombres décimaux, même si sa réponse n'est pas celle attendue. Il ne connaît pas le sens de l'expression « par ordre croissant » et/ou du symbole « < ».
Paola ne commet pas d'erreur ; elle sait ranger des nombres décimaux par ordre croissant et connaît le sens de l'expression « par ordre croissant » et du symbole « < ».
Miroslav sait comparer des nombres entiers : il compare les parties entières des nombres proposés et en déduit que le nombre de partie entière « 6 » est supérieur à tous les autres, de parties entières égales à « 5 ».
Il sait également comparer les nombres entiers constitués des chiffres écrits à droite de la virgule, ce qui lui permet de proposer un rangement de tous les nombres de partie entière « 5 ». Sa représentation des nombres décimaux est toutefois erronée, puisqu'il les considère comme « deux nombres entiers séparés par une virgule ». Sa réponse est donc erronée.
b) Tâche pouvant être proposée à Miroslav
L'enseignant pourrait proposer à Miroslav d'écrire les nombres à ranger sous forme de décompositions additives en entiers et fractions décimales, afin qu'il prenne conscience de la valeur positionnelle des chiffres de la partie décimale des nombres à ranger et du lien entre dixièmes, centièmes et millièmes.
2. Pertinence de l'exercice et proposition de modifications
Si l'on considère l'exercice proposé, la réponse attendue est :
7,01 < 7,32 < 7,35 < 7,57 < 12,05 < 12,42.
Or, Célestine, qui considérera les nombres 701, 732, 735, 757, 1 205 et 1 242 obtiendra le même rangement.
De même, Miroslav considérera que tous les nombres de partie entière « 7 » sont inférieurs à ceux de partie entière « 12 », puis comparera 01, 32, 35 et 57 d'une part, et 05 et 42 d'autre part, et obtiendra le rangement attendu.
L'exercice ne permettra donc pas de détecter les erreurs de procédure de Célestine et Miroslav.
On pourrait proposer de comparer les nombres suivants :
7,012 7,321 7,35 1,205 1,24.
Célestine répondra : 1,24 < 7,35 < 1,205 < 7,012 < 7,321.
Ou bien : 1,24 < 1,204 < 7,35 < 7,012 < 7,321 si elle fait un premier rangement selon la partie entière.
Miroslav, quant à lui, répondra : 1,205 < 1,24 < 7,012 < 7,35 < 7,321.
3. Analyse des réussites et erreurs de Célestine à l'exercice 2
Célestine répond correctement à la question a) car sa conception de la comparaison des nombres décimaux lui permet de dire qu'entre 83 et 85 il y a 84 ; elle répond donc « 8,4 », ce qui est une réponse valide.
Pour la question b), elle se sert sûrement d'expériences passées d'intercalage entre deux entiers successifs par la moyenne des deux nombres, ce qui lui fait considérer qu'entre 47 et 48, il y a 47,5 ; elle écrit donc « 4,7 », qu'elle complète par « 4,7,5 ».
Elle ne sait pas répondre à la question c), car les deux nombres entre lesquels il faut intercaler un nombre ne sont pas au même format, tout en ayant la même partie entière.