Les régions qui composent l'Union européenne font preuve d'un inégal dynamisme. Ainsi, des périphéries plus ou moins bien intégrées tentent de rattraper leur retard.
Malgré une intégration croissante, l'espace économique de l'UE est très contrasté. Les espaces les moins favorisés se trouvent d'une part en périphérie le long de la façade atlantique, d'autre part dans les campagnes méditerranéennes, dans les pays d'Europe centrale et orientale.
L'Union européenne s'est élargie à 25 membres en 2004, puis à 27 en 2007. La politique communautaire a pour objectifs prioritaires une intégration des économies de ses membres et une diminution des inégalités entre les régions.
L'histoire de l'Union européenne montre que chaque phase d'élargissement a entraîné le développement économique des nouveaux pays adhérents. Quelles sont les caractéristiques de ses zones de faiblesse ? Comment l'Union tente-t-elle d'atténuer les disparités régionales ?
1. Des espaces en transition
• Les Länder d'Allemagne de l'Est, les pays d'Europe centrale et orientale (Pologne, Slovaquie, pays baltes) qui appartiennent à l'Union européenne n'ont pas achevé leur transition vers une économie de marché. Ils connaissent encore d'importants retards pour l'agriculture et les activités industrielles. Pourtant, grâce à l'afflux de capitaux étrangers, notamment européens et aux aides de l'Union, ces pays s'engagent dans la modernisation de leur appareil productif et sortent peu à peu de la crise en s'intègrant progressivement à l'économie européenne et mondiale. Leur entrée récente dans l'Union doit leur permettre de rattraper leur retard car leurs productions peuvent accéder aux marchés de consommation de l'UE.
• Ces régions marginales bénéficient des crédits européens pour la construction d'infrastructures de transports rapides (autoroutes) qui vont favoriser leurs échanges au sein de l'UE et avec le reste du monde. L'intégration de ces nouveaux pays dans l'Union risque cependant de fragiliser certains secteurs d'activité, notamment l'agriculture, du fait des importants écarts de productivité avec les autres pays membres. Quelques États, comme la Slovénie, la République tchèque et la Hongrie, plus ouverts aux investissements étrangers, semblent mieux partis que les États baltes, la Slovaquie ou encore la Roumanie et la Bulgarie.
• À l'échelle régionale, les espaces centrés sur de grandes capitales européennes (Berlin, Prague, Budapest, Varsovie) ainsi que les régions frontalières proches de l'Europe occidentales sont mieux intégrés à l'économie communautaire. De manière générale, on peut dire que ces espaces aujourd'hui en transition sont appelés à se moderniser rapidement grâce aux fonds européens de développement.
2. Des régions isolées dans une économie marginalisée
• Souffrant de contraintes naturelles fortes (froid, pentes fortes, isolement, etc.) qui en rendent l'accès et la valorisation difficiles et coûteux, certaines régions ont subi durant les deux derniers siècles un exode rural et un déclin économique marqués.
• En France, les Ardennes, le Massif central et les Vosges, en Espagne, les zones montagneuses, en Italie, le Mezzogiorno, sont aujourd'hui des espaces marginalisés dans l'économie européenne. Ces régions abritent une population vieillissante et accueillent parfois des activités touristiques diffuses, des résidences secondaires, des stations de sports d'hiver. Elles sont devenues des espaces recherchés de détente pour les citadins, à condition qu'elles soient relativement proches des grandes villes et demeurent accessibles. Leur agriculture traditionnelle connaît un certain renouveau face aux déboires de l'agriculture productiviste (AOC, labels de qualité, agriculture bio).
• Sur un autre plan, le nord de la Scandinavie, les Highlands écossais restent des espaces très isolés et connaissent des conditions climatiques particulièrement rudes. Ces vastes régions peu peuplées sont souvent dédiées à l'élevage extensif. Le tourisme leur apporte un complément de revenu non négligeable. Pour améliorer leur accessibilité et favoriser le maintien de leur tissu économique, l'Union, par l'intermédiaire du FEDER (Fonds européen de développement régional), leur accorde des aides financières.
3. Le problème de l'élargissement de l'UE
• Face aux eurosceptiques qui veulent limiter l'adhésion de nouveaux pays, un autre courant développe l'idée que l'UE sera d'autant plus forte qu'elle rassemblera de nombreux membres. En dépit des difficultés qu'elle a rencontrées pour intégrer dix pays en 2004 et deux nouveaux venus en 2007, l'Union est sollicitée par un certain nombre de pays qui frappent à sa porte.
• Pour entrer dans l'UE, les candidats doivent satisfaire à différents critères politiques et économiques. L'adhésion de la Croatie et de la Serbie, par exemple, ne pourra se faire sans l'abandon de leurs revendications nationalistes.
• Par ailleurs, l'entrée dans l'UE de pays qui ne contrôlent pas totalement leur territoire et n'ont pas de frontières stabilisées, n'est pas encore d'actualité. Le développement de la démocratie est une des conditions essentielles pour rejoindre l'Union. Dans cette perspective, l'adhésion des pays récemment libérés des dictatures (Géorgie, Ukraine) ou de la Turquie reste prématurée. On peut dire qu'aujourd'hui, il est de plus en plus difficile à l'Union de répondre favorablement à de nouvelles candidatures car elle doit au préalable « assimiler » les récentes adhésions, alors même qu'elle ne parvient pas pour autant à régler ses problèmes internes.