Les marques d'accord portent, dans le groupe nominal, sur le genre (masculin, féminin) et le nombre (singulier, pluriel). D'une manière générale, l'accord correspond à l'influence exercée par un élément sur la forme d'un ou de plusieurs mots de son entourage.
1. L'accord dans le groupe nominal
• Le nom a un genre (masculin ou féminin), de même que le pronom selon son référent. Le nombre dépend des emplois qui en sont effectués.
• Dans le groupe nominal, les accords sont déclenchés par les noms et les pronoms, et sont marqués sur tous les éléments variables qui s'y rapportent (déterminants, expansions du nom).
Exemples
• « Les carrières précédentes faisaient comme une espèce de chemin creux qui aboutissait à une sorte de carrefour ou de terre-plein bordé […]. » (Louis Pergaud, La Guerre des boutons, 1912)
→ Les marques du genre :
L'accord au féminin apparaît dans le e de l'adjectif précédentes et du déterminant une. Le x de creux (et non creuse) et le é seul de bordé indiquent un accord au masculin.
→ Les marques du nombre :
L'accord au pluriel se matérialise dans le s du déterminant les, du nom carrières et de l'adjectif précédentes. Les autres groupes nominaux sont au singulier.
• « Toute l'armée entra dans la caverne. Elle était, en réalité, peu profonde, mais se trouvait prolongée ou plutôt précédée par un large couloir de roc, de sorte que rien n'était plus facile que d'agrandir son abri naturel en plaçant sur ces deux murs […] un toit de branches et de feuillage. » (Louis Pergaud, La Guerre des boutons, 1912)
→ Les marques du genre :
Le e du déterminant toute, le la du groupe nominal la caverne, le e de l'adjectif profonde et ceux qui figurent en finale des participes passés prolongée et précédée (lesquels s'accordent avec le pronom elle) indiquent un accord au féminin. Le déterminant son, quant à lui, s'applique autant au masculin qu'au féminin.
→ Les marques du nombre :
En dehors du singulier, on notera le s qui marque le pluriel de murs et de branches, tout comme il le fait sur le déterminant ces.
2. Remarques
• Certains mots ne discriminent pas le masculin du féminin : on dit alors qu'ils sont épicènes.
Ex. : facile → des travaux faciles ; des tâches faciles.
• Les marques du féminin ont quelquefois des répercussions dans le radical des adjectifs :
– Elles peuvent faire apparaître des consonnes doubles.
Ex. : fluet > fluett-e ; bel > bell-e.
– Elles peuvent aussi agir, avec ou sans consonne double, sur la sonorité du mot.
Ex. : dernier > dernièr-e ; bon > bonn-e ; roux > rouss-e ; chétif > chétiv-e ; long > longu-e.