Les valeurs de la République et les textes qui les fondent
Le système éducatif français se veut démocratique et égalitaire. Le préambule de la Constitution, dispose que « l'organisation de l'enseignement public gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir de l'État » et que « la nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à la formation professionnelle et à la culture. »
Le droit à l'éducation est ainsi garanti à chacun (Article L. 111-1 du Code de l'Éducation).
Le service public d'éducation est un service de l'État (Article L. 211-1 du Code de l'Éducation) dont l'existence est consacrée et protégée par la Constitution (Alinéa 3, préambule de la Constitution du 27 octobre 1946).
Le droit à l'éducation, article L. 111-2 du Code de l'Éducation
« Tout enfant a droit à une formation scolaire qui, complétant l'action de sa famille, concourt à son éducation.
La formation scolaire favorise l'épanouissement de l'enfant, lui permet d'acquérir une culture, le prépare à la vie professionnelle et à l'exercice de ses responsabilités d'homme et de citoyen. Elle constitue la base de l'éducation permanente. Les familles sont associées à l'accomplissement de ces missions. Pour favoriser l'égalité des chances, des dispositions appropriées rendent possible l'accès de chacun, en fonction de ses aptitudes et de ses besoins particuliers, aux différents types ou niveaux de la formation scolaire.
L'État garantit le respect de la personnalité de l'enfant et de l'action éducative des familles. »
Zoom sur la laïcité
• L'enseignement public est laïc depuis les lois du 28 mars et du 30 octobre 1886 qui instaurent la laïcité des personnels et des programmes. Ce principe constitutionnel est un des fondements de l'école publique :
- les personnels et les élèves sont soumis à des obligations de laïcité ;
- les programmes sont laïques ;
- il n'y a pas d'heures de cours de religion inscrites à l'emploi du temps.
• La laïcité est fondée sur l'égalité des options spirituelles ou religieuses, et garantit que l'État ne privilégie aucune d'entre elles. L'école doit se vivre comme espace laïque de savoir et de citoyenneté qui refuse toutes les exclusions.
1. Pour les élèves
La liberté de conscience, de croyance religieuse des élèves s'inscrit dans le cadre de l'article 10 de la Déclaration des droits de l'Homme de 1789 :
« Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que les manifestations ne troublent pas l'ordre établi par la loi ».
L'application de ce principe implique que les établissements sont tenus d'accorder des autorisations d'absence pour les grandes fêtes religieuses
(1). Par ailleurs, il existe dans tous les établissements un enseignement laïque du fait religieux qui se traduit par la mise en perspective du patrimoine national. Il comporte des éléments objectifs (architecture et monuments) et des éléments subjectifs (faits de société). Des approches en arts plastiques, en éducation musicale, en histoire-géographie sont effectuées conformément aux programmes.
2. Pour les professeurs
Plusieurs textes ont défini la laïcité :
- la loi du 30 octobre 1886 sur la laïcisation du personnel enseignant ;
- la loi du 7 juillet 1904 interdisant « l'enseignement de tout ordre et de toute nature aux congrégations » ;
- la circulaire du 12 décembre 1989 avait précisé que : « […] dans l'exercice de leurs fonctions les enseignants, du fait de l'exemple qu'ils donnent explicitement ou implicitement à leurs élèves, doivent impérativement éviter toute marque distinctive de nature philosophique, religieuse ou politique qui porte atteinte à la liberté de conscience des enfants ainsi qu'au rôle éducatif reconnu aux familles […] »
- la circulaire du 23 mai 1997 a précisé que « le professeur participait au service public d'éducation qui s'attache à transmettre les valeurs de la République, notamment l'idéal laïque qui exclut toute discrimination de sexe, de culture ou de religion […] ».
Le 3 mai 2000, le Conseil d'État a approuvé un rectorat qui a mis fin aux fonctions d'une surveillante qui portait un foulard.
• L'école doit aider les élèves à apprendre à comprendre le monde contemporain pour ne pas le subir : traiter des religions n'est pas en opposition avec la laïcité dans la mesure où on se situe bien dans le champ du savoir.
• Présentée en septembre 2013, la
charte de la laïcité explicite le sens et les enjeux du principe de laïcité, sa solidarité avec la liberté, l'égalité et la fraternité, dans la République et dans le cadre de l'Ecole.