Les grands principes du droit de la fonction publique
Les enseigants sont des fonctionnaires de l'État, et à ce titre relèvent de la fonction publique d'État.
Les enseignants ont un statut particulier, bénéficiant de droits liés aux missions qu'ils exercent, mais aussi redevables d'un certain nombre d'obligations
(1) Chaque membre de la communauté éducative doit avoir un comportement et une conduite irréprochable vis-à-vis des élèves, de ses collègues, et de l'environnement scolaire dans lequel il se trouve.
Zoom sur le droit de retrait
À la suite d'évènements survenus à Étampes en 2006 (une enseignante très violemment agressée), les professeurs ont averti le rectorat de l'académie qu'ils allaient user de leur droit de retrait pour la rentrée de janvier.
Cette notion est empruntée au Code du travail (article L. 231-8-1 du Code du travail) et stipule qu'en cas de « situation de danger grave et imminent » le salarié peut se retirer de la situation de travail afin de préserver son intégrité physique.
Cette disposition concerne au départ les situations où une machine comporte des dangers pour la santé et la vie du salarié. Celui-ci signale immédiatement à l'employeur ou son représentant, toute situation de travail, dont il a un motif raisonnable de penser qu'elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé.
On peut définir le danger grave et imminent comme une menace susceptible de provoquer une atteinte sérieuse à l'intégrité physique du salarié. La loi se réfère à la notion de danger sans distinguer selon son origine : il peut émaner d'une machine, d'un processus de fabrication d'une ambiance de travail.
C'est un droit individuel lié à un danger visant personnellement l'individu et l'alerte peut être donnée verbalement, cependant la consignation écrite dans un document particulier peut être utile et imposée à titre de preuve. La procédure d'alerte consiste pour le salarié à signaler à l'employeur un danger grave et imminent. Ce serait, en ce qui concerne l'affaire d'Étampes, le courriel (6 décembre 2005) envoyé par l'enseignante à l'inspection académique pour faire état des menaces qui pesaient sur elle.
Le retrait par groupe de salariés doit être distingué des arrêts collectifs de travail c'est-à-dire d'une grève. La différence réside dans le caractère concerté de la grève où l'employeur doit être informé au préalable des revendications professionnelles et où éventuellement un préavis de grève est posé.
Plusieurs établissements avant celui d'Étampes ont fait usage de ce droit de retrait : un collège classé « ZEP » d'Aulnay-sous-Bois avait sollicité en février 2005 un droit de retrait pour protester contre « une escalade progressive de la violence ».
C'est l'équipe éducative qui en avait fait la demande et l'inspection académique, avait, à ce moment-là, répondu que la réponse serait donnée après une rencontre avec l'équipe éducative.
Dans ce cas de figure 95 % des enseignants n'avaient pas assuré pas les cours mais étaient restés présents dans l'établissement.
Un autre établissement (lycée R. Rolland, Goussainville) avait fait usage du « droit de retrait » : le 23 janvier 2003, un professeur de mathématiques avec une partie du personnel avait invoqué ce droit pour la troisième fois en cinq ans. Des surveillants, des élèves et des enseignants avaient été agressés.
L'administration, autrement dit le proviseur, avait alors déposé dans les casiers un courrier du recteur expliquant que nous n'avions pas utilisé le droit de retrait car ce dernier concernait surtout l'utilisation par les salariés de machines ou de produits dangereux.
Ce « retrait » a été sanctionné, il a été assimilé à une grève alors que cela n'avait pas été le cas lors des deux précédents retraits en 1998 et en 2001.