Le bizutage aujourd'hui : le combat continue !
Conséquence de l'interdiction du bizutage : les spécialistes observent que les rites ont évolué vers une forme plus festive. Ils sont remplacés par des pratiques plutôt bon enfant, par le biais de jeux, de déguisements, de baignades, de défilés dans la rue etc.
Autre conséquence, nettement moins ludique, le principe du bizutage s'est muté sous d'autres formes, dont la plus répandue est : « le week-end d'intégration », dit le « wei ». C'est ainsi qu'un jeune homme de 23 ans a trouvé la mort, lors d'un de ces week-ends, organisé par les élèves de la faculté dentaire de Nancy, le 28 septembre dernier.
Profitant de cette sinistre occasion, Valérie Pecresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a renouvelé son engagement contre ces pratiques. « Nous condamnons fermement toutes les pratiques du bizutage qui sont désormais interdites par la loi. Le bizutage, c'est tout ce qui s'apparente à du harcèlement moral, à des violences physiques ou psychologiques, ça peut briser les plus fragiles » a-t-elle déclaré. « Il faut avoir un regard lucide sur ces pratiques : ce sont des formes de violences psychologiques très graves » affirme la ministre.
SOS bizutage, insiste sur l'urgence d'une prise de conscience globale de toute la communauté universitaire. L'association milite pour le devoir de vigilance, qui selon elle, n'est pas uniquement du fait du recteur, mais aussi des présidents d'université, des professeurs, des doyens et surtout des étudiants eux-mêmes. « Les étudiants ne peuvent pas se cacher derrière une forme de tradition pour justifier de tels actes » rappelle Jean-Pierre Delarue.
L'application ferme de la loi paraît d'autant plus nécessaire que par esprit de contagion, certains lycéens ont adopté ce type de comportements vexatoires. L'actualité s'est encore fait très récemment l'écho de pratiques tenant davantage de l'agression sexuelle que d'une pratique d'intégration des nouveaux élèves, dans un établissement de Poitiers.