Décision
Sur la responsabilité
L'absence momentanée de l'enseignante serait sans relation avec l'accident qui s'est produit. Celui-ci est la suite d'un geste imprévisible, inopiné et inconsidéré de l'enfant agresseur. En réalité, le déroulement des faits est l'objet de contestations dans la mesure où les parents de M. soutiennent que c'est L. qui aurait, dans un premier temps, utilisé l'aiguille pour piquer M. aux fessiers, avant que celui-ci, afin de se « venger », essaie de le toucher à la main et ne l'atteigne malencontreusement à l'œil. En l'absence de tout témoignage, ces circonstances ne seront pas élucidées et un doute demeure à ce sujet.
Pour que la responsabilité de l'État se substitue à celle de l'instituteur, il faut que ce dernier ait commis une faute.
Pour autant il semble qu'une faute existe cependant : l'enseignante a laissé la garde des enfants, lors de l'accident, à une stagiaire beaucoup moins qualifiée qu'elle (une élève de lycée professionnel). Or, un enseignant est responsable des élèves qu'il a sous sa garde tout le temps des horaires de classe, quand bien même il serait assisté d'une stagiaire.
La responsabilité de l'État, substituée à celle de l'enseignant, est retenue.
Source : CA Paris, 2005
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour mai 2013.