La décision
Sur la compétence de la juridiction administrative
Contrairement à ce que soutient l'institut de jeunes sourds, la requête des parents de la jeune élève n'est pas dirigée contre l'État en raison de fautes imputables à l'enseignant présent dans la classe lors de l'accident survenu à leur fille. Si c'était le cas, ils auraient fondé leurs demandes sur l'article L. 911-4 du Code de l'Éducation (loi du 5 avril 1937) et ceci devant les juridictions judiciaires.
Ces derniers recherchent par conséquent la responsabilité de l'Institut qui dépend de l'État en invoquant un fonctionnement défectueux du service public d'enseignement. C'est la raison pour laquelle la juridiction administrative est déclarée compétente.
Sur la responsabilité
Il n'est pas contesté que l'accident dont a été victime la jeune élève a été causé par un élément du matériel fourni par l'institut, en vue d'être utilisé par les enfants en classe de musique. Il s'avère que le détachement de la pièce de l'arc musical qui a heurté l'enfant est imputable à l'état défectueux de l'instrument.
Ce mauvais état de l'arc révèle un défaut d'organisation du service public d'enseignement. Dans ces conditions, la faute du constructeur ne peut être invoquée et c'est l'État (dont dépend l'institut) qui est responsable du dommage causé à la jeune fille.
Source : Cour administrative d'appel de Paris, 2008
Dossier réalisé par Frédérique Thomas, professeur agrégée, docteur en STAPS,
Université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand II, mise à jour janvier 2013.