Les nouveautés de la rentrée au collège
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En cinq ans, les performances des élèves à l'arrivée en sixième se sont améliorées, notamment en ce qui concerne leur capacité à lire à haute voix. Cependant, ces progrès ne sont pas encore suffisants car, à leur entrée en sixième, 27 % des élèves n'atteignent pas le niveau requis en français et près d'un tiers en mathématiques. Seulement la moitié des élèves est capable de lire un texte couramment et la dégradation de l'orthographe est toujours plus prégnante.
Pour la rentrée 2023, l'objectif d'offrir les mêmes chances de réussite à tous les enfants dans un climat d'apprentissage serein a été renforcé par plusieurs initiatives faisant le lien entre l'école primaire et le collège. En cette rentrée 2024, l'exigence pédagogique nécessaire pour transmettre les savoirs fondamentaux et s'adapter aux besoins des élèves doit se poursuivre. Le rôle de l'École comme puissant vecteur de cohésion sociale est au cœur des priorités du ministère, avec l'objectif de « ne laisser aucun élève au bord du chemin ». Les nouveautés au collège qui en découlent sont présentées ici de façon synthétique.
© Jose Calsina / shutterstock
Les évaluations nationales
Depuis toujours, la transition de l'école primaire au collège est censée assurer une continuité éducative et renforcer les acquis fondamentaux. Cette étape peut représenter une rupture pour les élèves et leurs familles. Depuis la rentrée 2023, les évaluations nationales en français et en mathématiques introduites pour les élèves de CM1 sont mises à disposition des équipes enseignantes du collège. Ces évaluations fournissent aux enseignants des indicateurs essentiels pour prévenir l'installation de difficultés d'apprentissage.
Les évaluations nationales sont généralisées à la rentrée 2024, mais leur entrée en vigueur pour les classes de 5e et 3e sera facultative.
L'évaluation de début de 6e permet aux enseignants de mieux apprécier le niveau de maîtrise des savoirs fondamentaux en français et en mathématiques à l'entrée au collège. Plus généralement, les évaluations, dont les résultats doivent être transmis individuellement aux enseignants en novembre, permettent de positionner le niveau des élèves en regard des résultats nationaux, académiques et départementaux et ainsi de mieux adapter les pratiques pédagogiques à leurs besoins spécifiques. Elles contribuent également à enrichir les outils de pilotage pédagogique à l'échelle de l'académie.
Les passations sont organisées par chaque collège du 9 au 27 septembre 2024.
Groupes de besoins en mathématiques et en français
Le collège unique doit retrouver sa capacité à favoriser l'égalité des chances et la réussite scolaire en amenant chaque élève « au plus haut niveau de ses aptitudes ». La réactivation de l'École comme « ascenseur scolaire et social » se traduit par la constitution de groupes de besoins en français et en mathématiques pour les classes de 6e et 5e. La circulaire de rentrée précise les modalités de cette réforme, qui doit toutefois être mise en œuvre avec « souplesse et pragmatisme », selon les termes de Nicole Belloubet lors de la conférence de presse de rentrée du ministère.
Les groupes sont constitués par les équipes pédagogiques en fonction des besoins spécifiques identifiés pour chaque élève en s'appuyant notamment sur les résultats aux évaluations nationales. Ils sont flexibles et doivent être régulièrement réévalués.
Le regroupement périodique des élèves conformément à leur classe de référence est possible, pour favoriser la cohérence des progressions pédagogiques.
En savoir plus : Eduscol propose des ressources à destination des équipes éducatives pour les accompagner dans la mise en place de ces groupes de besoins.
Davantage de théâtre au collège
Le théâtre au collège s'inscrit au au cœur de la politique éducative menée par le ministère en faveur de l'accès à une éducation artistique et culturelle pour tous les élèves. Trois leviers sont mis en avant : l'étude des œuvres théâtrales et la pratique en classe, la découverte d'une représentation théâtrale au moins une fois par an, et la pratique théâtrale encouragée pour les élèves bénéficiant de l'accueil élargi 8h-18h.
Un plan national de formation des enseignants doit être conduit en janvier 2025 pour accompagner cette ambition.
Nouveaux programmes d'enseignement moral et civique
Afin de mieux préparer les élèves à l'exercice de la citoyenneté, de nouveaux programmes d'enseignement moral et civique (EMC) entrent progressivement en vigueur à la rentrée 2024.
De la 6e à la 3e, les heures d'enseignement moral et civique (30 minutes hebdomadaires pour chaque niveau), sont assurées par les professeurs d'histoire-géographie.
En cycle 4, dès cette année pour le niveau 5e, les élèves doivent obligatoirement participer chaque année à une action citoyenne, et un volume d'heures d'enseignements supplémentaires pourra être dédié à cette fin (18 heures maximum).
Une culture numérique responsable
Le ministère souhaite inscrire l'usage du numérique dans les apprentissages au cœur d'une stratégie sur l'intelligence artificielle afin d'en tirer le meilleur parti pédagogique.
Concernant les compétences numériques des élèves, la circulaire de rentrée précise que l'attestation de sensibilisation au numérique PIX, mise en place progressivement depuis 2023, est rendue obligatoire pour tous les élèves de 6e, comme elle l'est déjà, sous forme d'une certification, en 3e et en terminale.
L'ambition globale de formation des élèves à l'univers numérique, par une appropriation responsable des outils, doit en parallèle s'accompagner d'un usage raisonné des écrans.
L'interdiction des téléphones portables
Pour mieux lutter contre les dérives numériques en milieu scolaire, une pause numérique est expérimentée à la rentrée 2024 : dans 200 collèges pilotes, l'interdiction des téléphones portables doit être mise en œuvre de manière effective sur tout le temps scolaire et sera généralisée dans les écoles et collèges dès janvier 2025.
En pratique, les élèves doivent déposer leur smartphone dans un casier à leur arrivée dans l'établissement.
Le nouveau brevet des collèges
En plus de la suppression des correctifs académiques en 2024, de nouvelles modalités d'évaluation du brevet sont prévues pour le diplôme 2025 : elles concernent les épreuves finales, qui compteront davantage dans la note, à hauteur de 60 % de la note totale, tandis que le contrôle continu (moyenne de toutes les disciplines de 3e) comptera pour 40 %. En raison du contexte politique, la ministre a fait savoir que « ces textes sur les nouvelles modalités d'évaluation ont dû être reportés. Dès la fin de cette période [de gestion des affaires courantes], nous devrions pouvoir en assurer la publication pour qu'ils puissent entrer en vigueur pour le brevet 2025 ».
Compte tenu de l'absence de gouvernement de plein exercice pour conduire la réforme, Nicole Belloubet a fait savoir lors de sa conférence de presse de rentrée que le décret qui oblige l'obtention du diplôme national du brevet pour accéder au lycée était gelé.
En revanche, l'opportunité offerte aux élèves volontaires d'intégrer une classe « prépa-seconde » est maintenue. Ce nouveau dispositif, mis en place à titre expérimental dès la rentrée 2024 (au moins une classe par département), propose aux élèves ayant échoué au brevet une consolidation des acquis du collège sur un an. Ce dispositif doit contribuer à la lutte contre le décrochage scolaire, grâce à un travail sur l'orientation et la confiance en soi des élèves.
La découverte des métiers
L'École a pour mission d'aider chaque élève à accéder à une meilleure connaissance de soi et de ses potentialités. La découverte des métiers au collège, qui permet de développer des connaissances et des compétences pour construire un projet scolaire et professionnel, participe de cette ambition. Mise en œuvre depuis la rentrée 2023 à partir de la classe de 5e, cette mesure doit être reconduite et étendue pour l'année scolaire 2024-2025 aux classes de 4e et 3e, avec l'aide des psychologues de l'Éducation nationale et en lien avec les régions et la plateforme Avenir(s) de l'Onisep.
Mise à jour
Le brevet des collèges 2025, dont les barèmes devaient être modifiés, restera finalement dans sa forme actuelle, les textes officiels n'ayant pas été publiés à temps, a fait savoir le ministère de l'Éducation nationale le 28 août 2024.
Le 21 septembre 2024, la députée Anne Genetet a été nommée ministre de l'Éducation nationale du gouvernement de Michel Barnier, en remplacement de Nicole Belloubet.
Le député Alexandre Portier a été nommé ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l'Enseignement professionnel.
Le 21 septembre 2024, la députée Anne Genetet a été nommée ministre de l'Éducation nationale du gouvernement de Michel Barnier, en remplacement de Nicole Belloubet. Le député Alexandre Portier a été nommé ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l'Enseignement professionnel.
Dossier mis à jour en septembre 2024