La France est la 4e puissance économique du monde. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'effet des mutations imposées par l'intégration européenne et la mondialisation se traduit par une mutation importante des espaces productifs. L'agriculture emploie 4 % des actifs contre 34 % en 1946. La SAU (Surface agricole utile) s'étend sur près de la moitié du territoire. L'agriculture intensive, très mécanisée, a permis à la France de devenir le 2e exportateur mondial. Les grandes exploitations dominent (42 ha en moyenne) dans les cultures végétales. L'élevage hors-sol, le vignoble (Bordeaux, Champagne) et les cultures maraîchères et fruitières sont des secteurs performants. Pourtant, cela n'est pas sans conséquence sur l'environnement (pollution des nappes souterraines en Bretagne).
1. Un puissant secteur économique
• La France est le 1er producteur agricole de l'Union européenne. En quantité, c'est la première pour les céréales, les volailles et la viande bovine. La production agricole française a augmenté de 40 % en volume depuis 1973.
En 1950, le niveau technique de l'agriculture française était médiocre. Les techniques agricoles se sont fortement modernisées, grâce à la mécanisation, l'informatisation et le remembrement des terres.
• Cela s'est accompagné d'une baisse sensible du nombre des actifs agricoles (guère plus d'1 million en 2005 contre 4 millions dans les années 1950). Par ailleurs, le nombre des exploitations diminue (environ 600 000 en 2005 contre 1 million en 1988). Parallèlement, la taille des exploitations s'est accrue (42 ha en 2005 contre 14 en 1955).
Les productions sont aussi plus spécialisées. La France est ainsi devenue un grand pays exportateur de produits agroalimentaires. Cette filière est dominée par de grandes coopératives ou des firmes multinationales.
2. La mutation des espaces
• Depuis le traité de Rome (1957) et la mise en œuvre de la Politique agricole commune (PAC) en 1962, l'agriculture française a largement bénéficié de la mise en place d'un marché communautaire. Or, victime de son succès, elle a dû s'adapter à la réforme de la PAC en 1992, qui a imposé la mise en jachère de certaines terres agricoles.
Aujourd'hui, l'agriculture productiviste est remise en cause car elle est jugée responsable de nombreuses dérives : surproduction, pollution des sols, vache folle, etc.
• Parallèlement, la SAU se réduit constamment : 62 % de la superficie du territoire étaient consacrés à l'agriculture en 1950 ; le chiffre est passé à 50 % en 2005. Ce recul provient des abandons de parcelles difficilement mécanisables, donc peu rentables, mais il s'explique aussi par la concurrence d'autres activités (construction de zones commerciales ou artisanales) et par la périurbanisation.
De moins en moins nombreux, les agriculteurs français vivent une crise d'identité forte qui se manifeste parfois de manière violente. L'alternative d'une « agriculture raisonnée » ou du tourisme à la ferme est encouragée par les autorités nationales et par l'Union européenne.
3. Des espaces de la grande culture aux espaces de cultures spécialisées
L'espace agricole français se répartit en trois catégories :
- les espaces de grandes cultures qui mêlent les céréales (blé, maïs, etc.) et les cultures industrielles (colza, tournesol, etc.) ; ce sont les espaces les plus hautement performants et ceux qui sont les mieux intégrés. Ils dominent les grandes exploitations du Bassin parisien ;
- les espaces d'élevage (bovins, ovins, etc.) dans les régions au sol humide ou montagneuses. Les exploitations se situent à l'est du Bassin parisien, dans l'ouest et sur les reliefs. L'élevage est souvent associé à la polyculture. Certains espaces sont très intensivement exploités : c'est le cas de la Bretagne ou des Pays de la Loire où l'élevage hors-sol et en batterie est très important. Ainsi, les élevages bretons en batterie abritent près de 55 % du cheptel porcin national ;
- les espaces de cultures spécialisées qui sont très dynamiques et à forte valeur ajoutée : cultures maraîchères (de plein champ ou sous serres), fruitières (dans la vallée du Rhône), florales (dans les Midis) et vignobles. De nombreuses spécialités comme les vins du Bordelais ou de Bourgogne contribuent à la réputation de l'agriculture française. Les grands vins français sont exportés dans de nombreux pays du monde.