Selon la personne à qui l'on s'adresse, les circonstances, la nature des propos que l'on tient, on ne s'exprime pas de la même manière. On distingue habituellement trois registres de langue : les registres courant, soutenu et familier.
1. Les différences de vocabulaire
• Le registre soutenu se caractérise par un vocabulaire précis, varié, nuancé.
Ex. : Il vient d'acquérir une magnifique automobile.
• Dans le registre courant, les mots utilisés appartiennent au vocabulaire quotidien, c'est-à-dire à un vocabulaire correct, pouvant être compris par le plus grand nombre, mais pas très recherché.
Ex. : Il vient d'acheter une belle voiture.
• Le registre familier fait appel à des mots qualifiés de familiers (fam.), voire de populaires (pop.), dans le dictionnaire.
Ex. : Il s'est payé une super bagnole.
On y rencontre, en particulier, des mots abrégés (par exemple, télé au lieu de télévision), de nombreuses expressions imagées (par exemple, casser sa pipe pour mourir).
2. Les différences de syntaxe
a) Le registre soutenu
La langue de registre soutenu est
riche en phrases complexes et en tournures élaborées.
Ex. :
« Ma seule consolation, quand je montais me coucher, était que maman viendrait m'embrasser quand je serais dans mon lit. »
Marcel Proust, Du côté de chez Swann.
b) Le registre courant
Dans le registre courant, les phrases sont
simples mais grammaticalement correctes.
Ex. :
« Marie Bizingre tire le tuyau de l'aspirateur. L'appareil résiste. Le fil est trop court. »
Jean-Paul Nozière, Des crimes comme ci comme chat.
c) Le registre familier
« Les cartes italiennes, ça s'abat sur la table à grands coups de poing, en hurlant à voix sauvage des choses que je comprends pas, des choses de meurtre et de malédiction. Et quand ils jouent à la morra ! À la mourre, comme on dit en dialetto. Là, oui, ça fait du bruit. […] Les vitres tremblent, elles tremblent pour de bon, quand nous autres mômes, on passe dans la rue ça nous vibre dans la tête, les murs font écho, toute la rue résonne comme un gros mirliton. »
Cavanna, Les Ritals.
On observe dans ce passage plusieurs caractéristiques syntaxiques du registre familier. Par exemple :
- les phrases sont construites de façon assez lâche ; les propositions sont le plus souvent posées les unes à côté des autres (juxtaposées) ;
- on relève des phrases segmentées, avec un pronom qui rappelle le groupe de mots détaché en tête ou en fin de phrase (Les cartes italiennes, ça s'abat sur la table […]) ;
- l'adverbe négatif ne est omis (des choses que je comprends pas) ;
- le pronom démonstratif cela est remplacé par sa forme contractée ça, le pronom personnel nous est remplacé par l'indéfini on.