La reproduction sexuée se réalise en milieu aquatique comme en milieu terrestre. Cependant, la modalité de la fécondation, le nombre et les caractéristiques des œufs ou encore l'existence de larves diffèrent d'un milieu à l'autre. Quelles sont les raisons de ces différences ?
1. La reproduction sexuée en milieu aquatique
En milieu aquatique, la reproduction sexuée se caractérise par des pertes énormes et pourtant elle réussit. Comment expliquer cette contradiction ?
a) Les pertes énormes
La plupart du temps, en milieu aquatique, la fécondation est externe et les gamètes sont émis dans l'eau : oursin, moule, truite, grenouille, etc. Beaucoup de gamètes ainsi libérés dans l'eau ne sont pas impliqués dans une fécondation et dégénèrent. Par ailleurs, tous les œufs résultant d'une fécondation ne conduisent pas forcément à une descendance, car certains peuvent avorter ou être la proie d'un prédateur. Les larves ou les petits, qui sont le plus souvent livrés à eux-mêmes sans aucune protection de la part de leurs géniteurs, ont des chances de survie assez faibles. Pour qu'une espèce puisse se maintenir, il faut que ces pertes réelles ou potentielles soient compensées : dans le cas des espèces aquatiques, cela se produit grâce à une adaptation quantitative.
b) Une adaptation quantitative
La ponte des animaux aquatiques est généralement très importante : 60 millions d'œufs chez l'oursin, 10 millions chez la moule, plusieurs milliers chez la truite et la grenouille. Les œufs de truite et de grenouille ne possèdent qu'une enveloppe (gangue) gélatineuse qui les protège assez peu. Par ailleurs, les œufs donnent, le plus souvent, des larves mobiles : larves d'oursin, larves de moules qui disséminent l'espèce dans le milieu.
2. La reproduction sexuée en milieu terrestre
En milieu terrestre, la rencontre du spermatozoïde et de l'ovule, et donc la fécondation, se déroule dans les voies génitales de la femelle : la fécondation est dite interne. Elle est d'ailleurs précédée par l'accouplement. Beaucoup d'animaux terrestres (reptiles, oiseaux) pondent des œufs : ce sont des ovipares. En revanche, les mammifères sont vivipares et donnent naissance à des petits qui naissent vivants, sans ponte préalable.
a) Les caractéristiques des œufs des ovipares terrestres
Les ovipares terrestres pondent relativement peu d'œufs : 8 à 53 chez la couleuvre à collier, 15 à 16 chez la mésange, un seul chez le manchot. Les œufs sont, en général, de plus grande taille que chez les ovipares marins et sont protégés par une enveloppe dure qui empêche la perte d'eau. Par ailleurs, ils sont pondus dans un terrier ou dans un nid construit. Pour les oiseaux, dont les œufs doivent être couvés, la coquille sert également de protection contre le poids du corps de la femelle pendant toute la durée de l'incubation. De plus, l'œuf contient les réserves nutritives indispensables au développement de l'embryon.
b) Les soins donnés aux jeunes
Chez les animaux qui élèvent leurs petits dans un nid, les parents se partagent la tâche : la femelle surveille les petits pendant que le mâle va chercher la nourriture. Chez les animaux vivipares, les jeunes sont allaités par la femelle.
3. Des modes de reproduction adaptés aux différents milieux
La fécondation externe est impossible en milieu terrestre.
L'influence du milieu sur la reproduction sexuée chez quelques animaux
| Animal
| Fécondation
| Nombre d'œufs
| Caractéristiques d'un œuf
| Développement
| Protection et soins aux jeunes
|
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Milieu aquatique
| Oursin Moule Truite Grenouille
| Externe Externe Externe Externe
| 60 000 000 10 000 000 4 000 4 000
| Gangue gélatineuse
Gangue gélatineuse Gangue gélatineuse
| Indirect (larve) Indirect (larve) Direct (alevin) Indirect (têtard)
| Non Non Non Non
|
Milieu terrestre
| Couleuvre à collier Coq et poule Mésange Chat
| Interne Interne Interne Interne
| 8 à 53 Variable 15 à 16
| Enveloppe dure Coquille dure Enveloppe dure
| Direct Direct Direct Direct (4 à 5 petits)
| Terrier Oui Nid Oui (allaitement)
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