La France est un des pays les plus peuplés d'Europe. Si la population a augmenté de 50 % depuis 1945, celle-ci se distribue de manière très inégale sur le territoire. Les villes gagnent en superficie et rassemblent 44 millions de personnes dans les aires urbaines.
1. La France, pays sous peuplé, à l'échelle de l'Europe
• Par rapport aux autres pays d'Europe occidentale, la France, avec une densité de population de 108 habitants au km2, fait depuis longtemps figure de « désert relatif ». Les densités moyennes de population allemandes ou anglaises sont plus de deux fois supérieures, les densités belges et hollandaises plus de trois et quatre fois. L'essentiel de la population française se concentre sur quelques lieux. Plus de 40 % des habitants occupent 1/100e du territoire, tandis qu' une très grande partie du pays demeure peu peuplée : 10 % des habitants vivent sur deux tiers de la superficie.
• Jusqu'au xixe siècle, le peuplement fut plus dispersé et plus homogène qu'aujourd'hui. Depuis, les contrastes se sont accusés. Les migrations internes ont été le facteur fondamental du changement. L'Île-de-France (sa population a été multipliée par 8 en deux siècles, celle des départements de la petite couronne parisienne par 50), et plus modestement les régions industrielles de l'Est et du Nord (région lyonnaise, Alsace, Nord - Pas-de-Calais) ont longtemps été les principales bénéficiaires de ce mouvement de concentration, au détriment des régions du Centre et de l'Ouest. Après la Seconde Guerre mondiale, la reprise démographique, la modification des données économiques et des formes de l'urbanisation ont davantage équilibré la répartition de la population.
2. Les fortes densités
• La région Île-de-France regroupe 20 % de la population française sur à peine 2 % du territoire. On observe à Paris et dans sa banlieue proche des densités de l'ordre de 8 000 habitants par km2. Les autres grands foyers de peuplement sont les grandes agglomérations (Lyon, Marseille, Lille), le Nord et le Nord-Est du pays, ainsi que les grandes vallées fluviales (Saône-Rhône, Garonne, Loire et Seine). On peut aussi noter des aires de fort peuplement le long des littoraux (Méditerranée, Atlantique, Manche).
• Outre ces foyers principaux de densité, on note la présence de foyers secondaires : les bassins industriels et urbains du Nord - Pas-de-Calais sont très densément peuplés (450 habitants par km2 dans le département du Nord), ainsi que la Lorraine, l'Alsace et la région Rhône-Alpes. Ailleurs, les concentrations de population ne sont que ponctuelles, associées aux grandes villes ou métropoles régionales : Nancy - Metz, Grenoble, Toulouse, Clermont-Ferrand, Rennes.
3. La « France du vide »
• Une vaste zone de faibles densités traverse la France des Ardennes aux Pyrénées, en passant par le Massif central : c'est la diagonale du vide. Sur un tiers de la superficie, les densités restent souvent inférieures à 15 habitants par km2. Cette désertification est liée à un vieillissement de la population dans les zones du « rural profond ». D'autres régions (les zones de montagnes, la Corse, les Landes) sont peu peuplées.
• Cette « France du vide », dépeuplée, est composée de territoires à dominante rurale et agricole, avec des villes petites ou moyennes, souvent peu dynamiques. L'Auvergne, par exemple, est une région de moyenne montagne peu peuplée, située au cœur du Massif central. Dans un milieu plutôt contraignant, la campagne occupe une place importante. Cependant, l'Auvergne est un véritable « poumon vert » de la France. La région peut valoriser un riche patrimoine naturel et culturel. La désertification des campagnes s'est cependant atténuée récemment grâce aux résidences secondaires et aux activités liées au tourisme vert.