Le financement des collectivités territoriales
L'État assure 54,4 % du financement final total de la dépense intérieure d'éducation, les collectivités territoriales 24,1 %, les ménages 11,2 %, les entreprises 8,9 % (essentiellement par le biais de la taxe d'apprentissage et de leurs dépenses pour financer la formation continue) et les autres administrations publiques 1,4 %
(7).
Les collectivités territoriales sont les deuxièmes financeurs de la
DIE, avec 34,8 milliards d'euros. Depuis 2006, leur contribution a augmenté de 3 points (passant de 20,7 % en 2006 à 23,5 % en 2015), en liaison avec la baisse de la part de l'État
(8).
Cette croissance résulte essentiellement des lois de décentralisation pour le second degré amorcées en 1984 et portant principalement, de 2006 à 2009, sur le transfert aux régions et aux départements de la gestion des adjoints techniques territoriaux des établissements d'enseignement (ATTEE) et de la part équivalente du forfait d'externat pour le secteur privé sous contrat.
Les collectivités territoriales prennent en charge les dépenses des personnels techniques et de service et la quasi-totalité des dépenses de fonctionnement et d'investissement. Elles gèrent en outre la restauration et l'hébergement ainsi que le transport scolaire.
La commune
Les communes, en charge des écoles maternelles et élémentaires, financent à elles seules 12 % de la DIE, soit une dépense de 17,7 milliards d'euros.
Les communes sont les propriétaires des écoles publiques maternelles et élémentaires établies sur son territoire. Elles en assurent la construction, la reconstruction, l'extension, les grosses réparations, l'équipement et le fonctionnement.
Le plus gros poste pour les communes est celui de la rémunération des personnels (9,3 milliards d'euros), qui constitue depuis 2014 plus de la moitié de leur dépense totale d'éducation. En effet, elles recrutent et rémunèrent les personnels municipaux qui interviennent dans les écoles : agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM), agents de service chargés de l'entretien, gardiens, cuisiniers, agents de salle de restauration, agents territoriaux d'animation et intervenants divers en langues, musique ou sports. Les besoins en personnel, nettement plus importants que dans le second degré, sont liés au nombre d'écoles et à l'encadrement des élèves.
Le département
Les départements, en charge des collèges, financent 5 % de la DIE, pour un montant de 7,3 milliards d'euros (chiffres 2015).
Le département est le propriétaire, depuis la loi du 13 août 2004, des bâtiments des collèges et a, par conséquent, la charge de la construction, la reconstruction, l'extension, les grosses réparations, l'équipement et le fonctionnement des collèges. Il est responsable du recrutement et de la gestion (notamment de la rémunération) des personnels non enseignants des collèges.
La région
Les régions, en charge des lycées, financent 6,6 % de la DIE, pour un montant de 9,8 milliards d'euros (chiffres 2015).
La région peut devenir propriétaire, depuis la loi du 13 août 2004, des lycées publics, des établissements d'éducation spéciale et des lycées professionnels maritimes :
- soit automatiquement pour ceux dont elle a assuré la construction ou la reconstruction ;
- soit avec l'accord des communes, groupements de communes ou départements qui en étaient les précédents propriétaires.
La région a également la charge de la construction, la reconstruction, l'extension, les grosses réparations, l'équipement et le fonctionnement des lycées publics, des établissements d'éducation spéciale et des lycées professionnels maritimes établis sur son territoire, mais aussi du recrutement et de la gestion des personnels non enseignants de ces établissements.
Les dotations de décentralisation
Au titre des transferts de compétences, des dotations de décentralisation sont attribuées aux collectivités territoriales :
- la dotation départementale d'équipement des collèges (DDEC) s'élève à 326 117 millions d'euros en 2017 ;
- la dotation régionale d'équipement scolaire (DRES) représente 661 186 millions d'euros en 2017.
Les collectivités se sont vues successivement attribuer :
- le financement de l'apprentissage ;
- le financement du transport scolaire (à partir de 1984) ;
- le fonctionnement des collèges et des lycées (1986) ;
- le fonctionnement de l'équipement de ces établissements (progressivement à partir de 1986).
Des disparités
Certaines disparités territoriales sont à souligner. Elles proviennent de facteurs géographiques, sociaux et démographiques.
• Les régions à prédominance rurale ont des coûts généralement plus élevés en raison d'une taille inférieure des établissements et de taux d'encadrement par élève plus importants. De même, les établissements classés en éducation prioritaire bénéficient de moyens supplémentaires.
Ainsi, en France métropolitaine, un ensemble de régions essentiellement rurales allant du Nord-Est vers le Centre (Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, ainsi que l'Auvergne et le Limousin) de même que la Corse présentent une dépense par élève plus élevée pour les trois niveaux d'enseignement.
Dans le cas des régions ultramarines, les dépenses d'éducation élevées s'expliquent également par un surcoût lié à la majoration de traitement des personnels qui y sont affectés.
• À l'inverse, trois régions montrent une dépense moyenne par élève plus faible : Bretagne et Pays-de-la-Loire, où la part du privé sous contrat représente 40 % des élèves, et Rhône-Alpes où elle est d'environ 20 % contre 15 % en moyenne
(9).